Véhicule récent et inaccessible pour certaines bourses, le Land Cruiser V8 n’est pas le Toy le plus diffusé. Ca n’est pas non plus le véhicule qui fait l’objet du plus grand nombre de préparations. Mais Toyota a décidé de développer en interne un modèle détonnant. Au sens propre du terme.

Le SEMA Show est le plus grand salon du monde qui soit dédié à la préparation des véhicules. La planète entière s’y retrouve. C’est là que Toyota Motorsport Technical Center (TMTC) décide de présenter son Land Speed Cruiser. Objectif annoncé : piquer au Brabus-Mercedes GLK le titre de SUV le plus rapide du monde avec une incroyable vitesse de 340 km/h. Et ce n’est pas un poisson d’avril : nous sommes alors en novembre 2016.

La base moteur n’est pas le 1VD-FTE, le V8 biturbo-diesel qui équipait le 200 en France à l’époque où il était importé, mais le 3UR-FE. Un V8 essence cubant 5.7 litres qui anime aux Etats-Unis le 200 et son clone, le Lexus LX570. Cette mécanique ne disposait pas de turbo mais TMTC a décidé de remédier à cela.

381 chevaux, c’est ce que développe le Land Cruiser V8 version américaine. Il faut bien reconnaitre que c’est une puissance confortable qui peut justifier l’absence de turbocompresseur. Mais pour mettre au point son Land Speed Cruiser, les équipes de Toyota vont ajouter au 8 cylindres deux énormes turbos Garrett. Un capot modifié a d’ailleurs été conçu afin de réussir à les loger : ils ont la taille d’un ballon de volley.

Les moteurs Toyota sont capables d’encaisser pas mal de choses, vous le savez. Dans le milieu du tuning, il est même assez fréquent de croiser des Supra qui développent entre 500 et 1000 chevaux au lieu des 320 d’origine. Pour le V8 qui nous occupe, pistons, bielles et collecteur d’admission ont été modifiés. Les deux énormes turbos associés au gros V8 soufflent à 3.8 bars et auraient permis de pousser la puissance à environ 2000 chevaux. Oui, deux mille. Il n’y a pas d’erreur.

Le reste du véhicule a bien entendu été adapté. Adapté mais pas transformé. Le tableau de bord est conservé, le volant également. Ca n’est pas une coque totalement vidée de son contenu mais bien un 200 de série auquel on a simplement retiré les sièges. Un arceau de sécurité et un siège baquet ont été installés, tandis que la garde au sol a été franchement diminuée. Dans le même temps, notre Land Speed Cruiser a été élargi d’un peu plus de 7 cm pour pouvoir caser les énormes pneus Michelin Pilot Super Sport. Ce sont des pneus que l’on retrouve sur les meilleures voitures de sport du marché, et qui sont capables d’encaisser les vitesses les plus élevées. Selon nos sources, la préparation du véhicule aurait coûté 100 000 dollars.

Pour battre leur record de vitesse, il faut reconnaitre que les équipes de Toyota Motorsport ont été un peu moins ambitieuses que celles de Brabus. D’une part, ils n’ont pas convié le Guinness Book ou tout autre organisme de certification, ce qui fait que leur record ne sera pas homologué et que nous en parlons au conditionnel. Ensuite, les allemands ont utilisé l’anneau de vitesse de Nardo dans le sud de Italie, où ont lieu la quasi-totalité des records de vitesse pure. Les américains se sont contentés de la piste de Mojave, Californie, longue de 4 km. Or par définition, celle-ci est limitée en longueur ce qui empêche de lancer le véhicule sur une distance suffisante comme on le ferait sur un anneau ou un lac salé.

Lors d’une première tentative de record, le Toyota Land Speed Cruiser aurait atteint 340 km/h, faisant ainsi jeu égal avec le record officiel. TMTC fait alors rentrer le véhicule au stand et pousse encore un peu la pression de suralimentation. Nouvelle tentative : Carl Edwards (pilote en NASCAR) atteindrait alors 370 km/h, soit un peu mieux que ce qui avait été imaginé. Il serait même possible de rouler légèrement plus vite si la piste n’était pas aussi courte ! Mais Carl raconte de toute manière que le véhicule flotte un peu, passé les 360 km/h… On se demande bien pourquoi !