Après une première tentative dans les années 90, le Ford Explorer fait son grand retour sur notre marché, avec une motorisation enfin en accord avec celui-ci. Voici ce que nous en avons pensé après un essai de plusieurs centaines de kilomètres.
A l’époque il s’agissait d’un 4x4 traditionnel : V6 4 litres, châssis séparé, pont arrière rigide, différentiel arrière à glissement limité… Mais la clientèle et ses attentes ont changées depuis. L’Explorer, contrairement à la plupart de ses concurrents d’époque, a su s’adapter.
Ce n’est pas un secret : les SUV représentent aujourd’hui près de 50% des ventes de véhicules dans le monde. Et c’est l’hybride qui est en vogue actuellement aussi, tant sur le vieux continent que partout ailleurs. Chez nous, un véhicule hybride est exonéré de TVS (Taxe sur les véhicules de société) et selon les départements il y a des cadeaux fiscaux distribués comme par exemple la carte grise gratuite.
Le Ford Explorer a toujours été un véhicule bien dessiné. C’est spécialement vrai pour cette nouvelle version. La face avant est spécialement bien dessinée mais le profil n’est pas mal non plus, avec sa ligne de toit descendante. L’arrière est un peu plus fade, comme souvent sur les produits US. Mais l’ensemble reste tout de même spécialement plaisant et ce, sans singer la concurrence. Il fera oublier le Ford Edge sans souci.
En bon véhicule US, l’Explorer a un gabarit certain. Avec 5.06m de long, c’est un beau bébé ! De quoi caser 7 places à l’intérieur. Ça n’est pas un véhicule de livraison ou de transport de troupe pour autant : le profil dynamique a induit un pavillon plus bas qu’il n’y parait.
Bien entendu, la qualité des matériaux n’est pas parfaite. La concurrence fait mieux en échange d’une facture bien plus élevée. Est-il besoin de rappeler qu’un 4x4 américain est systématiquement très bien équipé ? C’est bien entendu le cas ici. Que la finition soit ST Line ou Titanium, difficile de tout lister tellement il y a des éléments luxueux, de confort, des gadgets : nous sommes fans ! A noter en vrac qu’il y a une prise de courant mais qu’elle nécessite une fiche américaine, que la caméra de recul est autonettoyante et que les fauteuils (massants) sont un véritable bonheur.
La seule motorisation importée chez nous est l’hybride rechargeable. Si vous ne voulez pas vous compliquer la vie, laissez tout en position Auto (et passez au paragraphe suivant). Sinon, vous pouvez aussi jouer avec les 7 modes de conduite (de l’Eco au Sport en passant par l’Offroad) à combiner aux 4 modes de propulsion (Auto, électrique pur, maintien de charge ou recharge forcée de la batterie, cette dernière étant assez laborieuse).
Comme toujours avec un puissant 4x4, la conduite de l’Explorer est spécialement agréable. Grace à la partie électrique, la conduite est très douce. C’est un plaisir de conduire le véhicule. C’est aussi un plaisir de se laisser conduire par ce véhicule, car les aides à la conduite sont discrètes mais efficaces.
Le redémarrage du 3.0 V6 GTDI manque un peu de tact, il est même parfois un poil brutal. Par la suite il est discret mais efficace. Assez efficace même, associé à sa boîte auto à 10 (!) rapports. On ne l’entend que lorsqu’on le pousse dans ses retranchements et... il s’avère qu’il est très mélodieux.
L’autre surprise, c’est l’étonnante santé du Ford Explorer. Comment un véhicule de cette taille et de ce poids peut-il être aussi vivace ? L’association du V6 et du moteur électrique apportent au total 457 chevaux et un couple de 84.2 mkg : ça explique ! Le temps nous a manqué pour mesurer les performances, mais les 230 km/h sont aisément dépassés. On est loin des Explorer importés chez nous à l’époque ! Le comportement routier est à l’avenant, avec une tenue de route saine et une absence de roulis.
Sur une prise domestique (comprenez : le cas de recharge le plus lent) le temps de recharge est inférieur à 6h. Batterie chargée, le Ford Explorer peut parcourir environ 40 km en mode 100% électrique. Il faut tout de même rappeler que cela représente en ville une sacrée distance. Ville où, même en mode hybride, l’Explorer se montre étonnamment peu gourmand.
Passé cette distance, l’Explorer se comporte comme la plupart des hybrides : il invite à une conduite souple et destressée. C’est un grand plaisir de voyager avec... on l’a déjà dit ? Dans ces conditions, les consommations restent relativement raisonnables pour un tel véhicule.
Bien entendu, notre Ford a changé avec le temps et il n’est désormais plus capable de grimper aussi bien qu’il y a 25 ans. Les différents modes de conduite de la transmission iAWD fonctionnent très bien mais il n’y a pas de secret : avec 4 pneus route et une caisse finalement assez basse, il n’y a pas de miracle. Ça n’est ni un Grand Cherokee ni un Range Rover !
Cela ne l’empêche pas d’être sécurisant par tous les temps, y compris sur neige ou sur les pistes sablonneuses du Domaine du Marquenterre où nous l’avons en partie essayé. Côté attelage, il est capable de remorquer 2.5 tonnes, ce qui est sans doute le record pour un véhicule hybride chez nous.
Si vous décidez de craquer pour la belle américaine, il vous faudra être un peu patient : le Ford Explorer est fabriqué à Chicago et met 20 semaines pour arriver chez nous. Le caprice est justifiable car avec un prix inférieur à 80.000€ quelque soit la variante (ST Line ou Titanium), la bête est plutôt bien placée.
Loin de l’image de voiture de riche que peut véhiculer ses concurrents allemands (bien plus chers il est vrai), le Ford Explorer ne manque pas de qualités dans cette version hybride rechargeable. Simplement de garde au sol…!
Texte : Manu Bordonado
Photos : Manu Bordonado & constructeur
Reconnaissez-les
Les Ford Explorer ST Line et Titanium sont assez proches en prix et en niveau d’équipement. Le ST Line se distingue principalement par son esprit un peu plus dynamique. Vous le reconnaîtrez à son lettrage au bout du capot.