Le Discovery premier du nom avait été créé à partir d'éléments de Range Rover pour combler le vide existant dans la gamme entre le Defender et le Range. Si la troisième génération a la même place dans la gamme, c'est maintenant lui qui innove en matière de mécanique. Vérification au volant du TDV6.

Le nouveau Land Rover Discovery est conçu comme une berline traditionnelle, avec une caisse autoportante et 4 roues indépendantes. En réalité, un châssis existe bel et bien, mais il est intégré à la caisse, c'est l' “Integrated Body-frame”. Ce système a néanmoins permis de gagner de la place dans la caisse, et d'augmenter l'habitabilité. En théorie, il aurait aussi du permettre de gagner du poids. De ce côté, c'est plutôt raté : la bête pèse quelques 2630 kg .

La compensation se trouve sous le capot. Le moteur est le V6 développé conjointement par PSA et le groupe Ford et que l'on retrouve sur la Peugeot 607, la Citroën C6, et les Jaguar S-Type et XJ. A la différence près qu'ici il ne dispose que d'un seul turbo. Ca ne l'empêche pas de développer quelques 190 chevaux, et surtout un couple de 44.9 mkg à seulement 1900 tr/min !

Ce V6 est secondé (en option) par une boîte automatique à 6 rapports de dernière génération. Parfaitement étagée, elle permet de maintenir le TDV6 en permanence sur une plage de régime alliant réserve de puissance, économie de carburant et silence. Son convertisseur de couple ne patine pratiquement pas, tandis que la gestion des rapports fait la différence avec la concurrence : la boîte, tout en restant toujours douce dans ses passages, est capable de rétrograder très rapidement si le besoin s'en fait sentir. Mais elle est aussi capable de maintenir un rapport en cas de freinage. Il existe deux modes de conduite, Drive et Sport, dont les gestions sont fort à propos. Du grand art ! Au besoin, il est également possible de commander la boîte de manière séquentielle via la fonction CommandShift.

Côté performances, on l'a déjà dit, le Land Rover Discovery 3 est particulièrement lourd : 2630 kg sur la balance. Mais le TDV6 sauve les meubles, et l'engin se montre suffisamment performant pour faire face à la concurrence. Il tient ainsi le rythme de véhicules comme un léger Pajero 3.2 DiD, ou comme un lourd Land Cruiser HDJ100. Ce qu'il faut retenir, c'est que le TDV6 dispose toujours d'une puissance suffisante, ce qui est une première pour un Discovery à moteur diesel.

En matière de tenue de route, le Land Rover Discovery 3 peut en remontrer aux autres 4x4 également. C'est après tout relativement logique : l'absence de châssis séparé abaisse le centre de gravité, tandis que les 4 roues indépendantes garantissent un contact optimal avec la route. Ainsi doté, le Disco' offre une tenue de route que nous n'aurions pas soupçonné de la part d'un véhicule de cette taille et de ce poids. La suspension pneumatique disponible dès le second niveau de finition (option sur la version de base) permet un très bon filtrage des inégalités, en même temps qu'un bon amortissement. Il est possible d'améliorer encore cette tenue de route en optant pour l'ARM, un contrôle actif de roulis.

Il était obligatoire pour Land Rover de conserver de bonnes capacités de franchissement à son Discovery 3. Pour cela, un travail a été fait pour que les débattements gardent de bonnes valeurs malgré l'abandon des essieux rigides. Le second travail a été réalisé sur les angles caractéristiques, via une suspension à hauteur réglable, tandis que l'absence de ponts rigides permet un gain important en garde au sol. Le troisième volet a porté sur l'électronique. Un système baptisé Terrain Response permet en effet de choisir entre 5 modes de fonctionnement : Normal, Herbe/graviers/neige, Boue/ornières, Sable et Franchissement de rochers. Chaque mode détermine une hauteur de caisse, une réponse à l'accélérateur plus ou moins sensible, un certain comportement de l'antipatinage ETC et du contrôle de descente HDC, et un différentiel central plus ou moins fermé, sachant qu'en option un différentiel arrière à blocage piloté est également disponible.

En franchissement, le Land Rover Discovery 3 est étonnant. Il n'est certes pas démonstratif : pas de grand patinage, car l'ETC freine immédiatement toute roue en l'air avec un discernement inconnu jusqu'à maintenant, sans qu'il soit nécessaire de provoquer la mise en action de l'électronique en accélérant massivement. Ce système est si fin que le blocage de différentiel arrière nous parait superflu. Pour autant, il faut savoir que le Disco' offre des débattements étonnants de la part d'un véhicule à 4 roues indépendantes : il ne lève pas la roue facilement. Tout ceci, associé au couple du TDV6 et à la douceur de la boite automatique, permet des passages trialisant sans heurts et sans efforts.

Une anecdote nous a révélé les réelles aptitudes tout-terrain du Land Rover Discovery 3 : pour les besoins de la photo, nous avions choisi une rampe assez inclinée, relativement adhérente, mais avec un croisement de pont en sortie. Terrain Response en position Franchissement de rochers, ce qui entraîne automatiquement la suspension dans son mode le plus haut. Mot d'ordre : monter centimètre par centimètre, sans aucun élan. En sortie, le Discovery 3 s'immobilise une roue en l'air. L'antipatinage entre en action, mais il n'y a pas assez de vitesse pour que le véhicule se dégage avec vigueur. Avant que nous n'ayons eu le temps de faire la photo, un bip retentit. Sur l'écran de l'ordinateur de bord apparaît un message : Passage de la suspension en mode étendu. Le véhicule reprend sa progression et se sort de la difficulté. Alors seulement, la suspension reprend automatiquement sa position précédente… Nous ne nous en sommes toujours pas remis.

A l'intérieur, les différents Land Rover Discovery se sont toujours distingués par un esprit typé monospace. Notre TDV6 entretient cette culture familiale. Lumière, espace, visibilité, espace de rangements sont autant de ses caractéristiques. Le plancher est un peu plus bas que dans d'autres 4x4, châssis intégré oblige, et il est encore possible de le rabaisser via la position “Accès” de la suspension pneumatique. La multiplicité des poignées permet de se hisser aisément à bord. Le coffre est d'un volume confortable (460 litres), et cachaient dans notre version Seven une paire de sièges capables tant d'accueillir deux personnes de taille moyenne que de se faire oublier une fois pliés et intégrés au fond du coffre.

Côté équipement, notre finition SE se voulait complète. Pourtant, nous avons épinglé quelques carences, difficilement acceptables en regard du prix. Pour commencer, l'absence de volant multifonction, ni même de la moindre commande au volant pour l'autoradio. Ensuite, l'étonnante absence de rétroviseurs rabattables électriquement, vu le gabarit du bestiau. La qualité des plastiques est assez quelconque, et l'on s'étonnera de ne pas trouver la moindre touche d'application en (faux) aluminium ou en (faux) bois.

Le Land Rover Discovery 3 est en mesure d'être utilisé comme un SUV, comme un 4x4 de franchissement, voire même comme un monospace. En cela, il devient la nouvelle référence de sa catégorie, et justifie son tarif. Si vous lui trouvez un look trop peu sexy et que vous n'êtes pas intéressés par les 7 places, il vous est toujours possible d'opter pour le même véhicule recarrossé différemment : le Range Rover Sport.

Vos réactions sur le forum