C'est en 1979 que Mercedes-Benz révéla son premier 4x4, le Mercedes G. 25 ans plus tard, l'engin est toujours au catalogue du constructeur, il a entre temps repris à son compte toutes les évolutions techniques possibles : transmission intégrale, antipatinage, ESP, tout en gardant ses spécificités, à commencer par ses excellents angles caractéristiques ou ses 3 blocages de différentiel. Cet anniversaire est l'occasion de reparler de cet élément de référence qu'est le Mercedes G.

Lors de sa présentation en 1979, il est disponible en 4 motorisations, allant de 72 à 150 ch. Ce qui, pour l'époque, n'était pas si mal. Revenez en 2004, la gamme s'étend de 156 à 476 chevaux ! C'est qu'il faut déplacer 2.4 tonnes de mécanique et d'électronique, le tout dans un emballage anti-aérodynamique ! Une motorisation attire l'attention : un V8 biturbo-diesel de quelques 250 chevaux, allant avec un couple délirant : 57.1 mkg. Le G400 CDI est un véhicule hors norme.

Sur route, le poids ainsi que la suspension incitent à la prudence : certes, depuis le millésime 1990 on a bien une transmission intégrale permanente, mais on a bien 250 chevaux sous le pied et il convient d'en user à l'américaine, pour le cruising (voire le cruising rapide sur autoroute), mais en aucun cas pour l'attaque sur petite route défoncée. Les freins n'apprécieraient pas, ayant pour charge de ralentir le vaisseau mais aussi d'obéir aux ordres de l'ESP, le cas échéant.

Côté carrosserie, le moins que l'on puisse dire est que le G ne renie pas ses origines, reprenant la ligne dessinée pour lui au milieu des années 70. En dessous, il en est de même et on retrouve un châssis séparé et deux solides essieux rigides. Une structure qui se raréfie dans la production actuelle et démontre que le G, malgré son équipement Pullman, reste un authentique franchisseur. Le Mercedes G est en effet le seul 4x4 à combiner un antipatinage (le 4-ETS hérité du ML) et les blocages des 3 différentiels. Ainsi, si la garde au sol et les débattements ne font pas référence face à un Land Rover Defender par exemple, il passe les obstacles avec sans doute autant de facilité grâce à ces équipements, à la condition que le terrain soit adhérent. Car lorsque ça devient gras, les problèmes de surcharge pondérale refont surface…

L'intérieur du G a été revu plusieurs fois depuis 1979, et il est maintenant bien difficile de faire le lien avec le tableau de bord qui l'équipait au départ et qu'on retrouve sur le fidèle Peugeot P4 qui équipe nos armées. L'équipement est digne des passagers les plus précieux (après tout, le G existe en version blindée). On a en effet droit bien sur à la clim automatique, aux sièges électriques, aux boiseries et au cuir, mais aussi au volant multifonction à réglage électrique, au système de navigation à écran 6.5'', à l'allumage automatique des feux, au détecteur de pluie et aux trois rétroviseurs électriques photochromes. Seuls manquent à l'appel les airbags latéraux que la configuration du G ne permet pas d'installer.

Que dire de cet objet affiché au catalogue à partir de 79.400 euro ? L'achat est sans doute aussi déraisonnable qu'une Porsche 911, mais c'est là l'occasion de se payer un objet de luxe, un morceau du mythe, un engin capable de tout. Et puis vu la valeur de revente, l'achat n'est finalement pas si insensé…

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