Il était étonnant que Peugeot n'ait pas sauté le pas du 4x4 plus tôt, alors que les sochaliens ont historiquement été de gros fournisseurs de véhicules en Afrique. Dans les années 50 déjà, les pieds-noirs choisissaient volontiers la 203 pour sa fiabilité sans équivalent mais lorsque l'armée française fit à la fin des années 70 un appel d'offre pour son VLTT, Peugeot ne proposa qu'un Mercedes G sous licence...

Peugeot est assez friand de ce type de partenariat: pour rappel, il travaille avec Fiat pour les utilitaires et les monospaces, avec Toyota pour les petites voitures, avec Ford pour les motorisations diesel et avec BMW pour celles à essence. Devant l'engouement durable de la clientèle pour les SUV, Peugeot a fini par se jeter à l'eau, là encore par le biais d'une association avec Mitsubishi qui y a trouvé là une belle occasion d'amortir l'Outlander de deuxième génération qu'il s'apprêtait à lancer. Le groupe PSA a pris part au projet en fin de gestation, ce qui explique que Peugeot n'ait pas pu modifier plus que cela le look de son modèle.

Car entre le Mitsubishi Outlander, le Citroën C-Crosser et le Peugeot 4007, il n'y a pas beaucoup de différences esthétiques: la face avant, la couleur des feux arrière ; les roues, les touches de chrome et le logo du volant... Par bonheur, c'est surtout de la face avant que le public se rappelle ! En l'occurrence, nous ne sommes pas particulièrement fans de la calandre "baleine" mais ceci n'engage que nous...

L'intérieur est repris directement de l'Outlander et l'on se trouve donc installé dans un intérieur très japonais dans son ergonomie, sa finition et sa présentation. Oubliez le système multimédia RT4 et autres éléments typiques de PSA, il n'y en a aucun. Même le volant siglé du lion est d'origine japonaise... Reste que les matériaux laissent une très bonne impression et que le niveau d'équipement est complet. Ce qui est heureux, car son tarif est lui aussi dans la moyenne de la concurrence. L'habitabilité est bonne, et le Peugeot 4007 dispose en série d'une banquette 2 places supplémentaire pouvant se ranger au fond du coffre. Elle ne pourra pas accueillir autre chose que des enfants mais a le mérite d'exister : la concurrence n'en dispose généralement pas.

Sous le capot, rien de japonais en revanche: la prestation est assurée par le DW12 M, c'est à dire le 2.2 HDi dans sa variante à un seul turbo. Déjà vu sur le Land Rover Freelander, il était le moteur tout désigné pour cet exercice. En effet, il offre une puissance de 156 chevaux accompagné d'un couple confortable de 38.8 mkg à 2000 tr/min. C'est actuellement l'une des références du genre. Du coup, le Mitsubishi Outlander qui s'était équipé à sa sortie du 2.0 TDI allemand s'est également doté de ce moteur: il n'y a pas photo entre les deux ! Sur les marchés qui résistent encore au diesel, le 4007 s'équipe d'un 2.4 à essence d'origine Mitsubishi. Ce dernier ne nous manquera pas...

Côté transmission, pas de grande surprise non plus: le 4007 n'est disponible qu'avec une boîte mécanique à 6 rapports. Il est dommage qu'aucune boîte automatique ne soit au programme car un convertisseur de couple aurait pu pallier à l'absence de réduction sur la boîte de transfert. Le couple est distribué en sortie de boite entre les trains avant et arrière en fonction du mode choisi par le conducteur: le mode Lock verrouille la répartition et sera à réserver aux zones les plus techniques. En mode Auto, le couple sera transmis aux roues avant et la moindre perte de motricité mettra à contribution le train arrière, avec une modulation permanente en fonction des conditions. Dès lors, nous n'avons pas trouvé d'intérêt au mode 2wd, à part mettre à mal le train avant lors d'un démarrage canon. Dans tous les cas, la fonction antipatinage de l'ESP freinera la ou les roues qui n'arriveront plus à transmettre le couple.

Ceci ne fait malheureusement pas du Peugeot 4007 un franchisseur. Le manque de couple à très bas régime associé à l'absence de réduction oblige à choisir entre le sacrifice de l'embrayage et un passage à l'inertie, ce que les boucliers et autres bas de caisse n'apprécieraient pas... De plus, les angles caractéristiques sont perfectibles et les débattements inexistants. Non, le truc du 4007, c'est la piste roulante. Là, il motrice efficacement et offre dynamisme et maniabilité. Attention toutefois aux saignées, la suspension est souple et l'atterrissage pourrait donner au bouclier avant l'occasion de frotter. Un comble dans un véhicule censé être prévu pour !

Cela dit, le 4007 a surtout été prévu pour être utilisé sur route, endroit où il se montre bien à son aise. Le 2.2 HDi y fait étalage de ses qualités de souplesse et de vigueur, la caisse made in Japan se montre bien isolée du bruit et des vibrations mais ce n'est pas tout: le Peugeot 4007 se révèle quand la route se met à tourner. Sans bien sur offrir la vivacité d'une 206, le 4007 offre une direction bien calibrée et vire sans prendre de roulis. Sa tenue de route est équilibrée. Bien entendu, il filtre moins bien les irrégularités qu'une berline de la marque mais offre de bons résultats pour un SUV. Notre 4007 était chaussé pour l'essai routier des roues 18", nulle doute que les roues en 16" doivent apporter en confort le petit plus qu'elles auront perdu en précision de conduite.

Bien que le constructeur sochalien soit reparti d'un véhicule techniquement déjà figé, il a réussi à lui transmettre sa touche: bonne motorisation et plaisir de conduite. Avec nos condoléances pour les capacités de franchissement...

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