Kia est arrivé en France par la petite porte en 1993, mais la qualité de ses produits fait que la marque se fait maintenant un nom en France. Vérification au volant du modèle-phare, le Sorento apparu pendant l'été 2002.

Le premier contact avec le Kia Sorento est globalement flatteur. Cachez le logo, qui penserait à une voiture coréenne ? Au contraire, et surtout dans une livrée sombre, il rappelle tout à fait un Mercedes Classe M. D'une longueur de 4.57 mètres, il entre dans la même catégorie qu'un Nissan Terrano ou un Jeep Cherokee, mais son look lui permet aussi d'aller chercher quelques clients du côté des BMW X3, Hyundai Santa Fe ou même Land Cruiser.

Mais que cache sous cette carrosserie avenante le Kia Sorento ? En réalité, si certains le prennent pour un SUV, sachez qu'il n'en est rien : on a affaire à un vrai châssis séparé, des roues avant indépendantes, mais un essieu arrière rigide. Ces éléments peuvent paraître arriérés aux yeux du profane, mais ils sont en réalité les garants de bonnes prestations en tout-terrain, et également d'une certaine fiabilité en usage intensif.

Sous le capot, c'est un moderne diesel que nous trouvons. 4 cylindres en ligne d'une cylindrée de 2.5 litres, il met tout de son côté avec injection à rampe commune et 16 soupapes commandées par un double arbre à cames en tête, ce qui lui permet d'offrir 140 chevaux et surtout 35 mkg à 2000 tr/min. Bruyant à froid, il se fait oublier dès que la température moteur usuelle est atteinte, et anime le Sorento de manière fort convaincante, bien aidé en cela par une commande de boite à câbles assez typée VW, c'est-à-dire très douce et qui ne transmet pas de vibrations.

Côté transmission, deux systèmes existent. Le premier est on ne peut plus classique, à savoir simple propulsion sur route, 4 roues motrices non permanent (puisque dépourvu de différentiel central) sur chaussée glissante, et la même position mais réductée. Le second, baptisé TOD (Torque On Demand, couple à la demande), permet via un coupleur multidisques électromagnétique de transférer du couple sur les roues avant en cas de problème. Ce coupleur se verrouille bien entendu une fois en boite courte, et il ne reste donc que deux positions : Auto (boite longue) et Lock (boite courte). Dans les deux cas, on sélectionne ce dont on a besoin via un bouton au tableau de bord. Simple et pratique.

Outre cette transmission, le différentiel arrière bénéficie d'un glissement limité. A l'heure de la généralisation des antipatinages, le glissement limité reste une valeur sure en franchissement, car si les deux systèmes ont leurs avantages sur sol sec, le glissement limité garde nos faveurs sur revêtement glissant, et garde son efficacité tout au long d'une séance de franchissement, tandis que l'antipatinage échauffe les freins… De son côté, l'essieu arrière rigide garantit un minimum de débattement, ce qui n'est pas le cas du train avant, la garde au sol est suffisante, et le spoiler avant est finalement bien moins gênant que ce qu'on aurait pensé. Malgré ses allures de SUV, le Sorento est donc tout à fait capable de passer une journée sur un terrain de franchissement, et sera donc largement suffisant en usage randonnée. Attention cependant à la piste rapide : les suspensions avant sont très souples et ont vite fait de pomper exagérément.

Cette suspension souple a une compensation : sur route, le Kia Sorento est très confortable. La direction est douce et précise, directe, et cette souplesse n'est jamais gênante, même en conduite rapide. Le pont arrière rigide est bien sur un peu plus fermement suspendu, mais sans que ça ne devienne jamais un défaut. La tenue de route est bonne, le véhicule est sain, et devient légèrement sous-vireur à la limite, ce qui est sécurisant. De plus, on ne sent jamais d'intervention du système TOD. A moins que le châssis soit tellement sain qu'il n'intervient jamais ? Une conduite sur chaussée humide aurait pu éclaircir ce point, mais il faisait beau le jour de l'essai.

Le moteur 2.5 CRDi est pour sa part agréable en toutes circonstances. On l'a dit, il est discret, mais il est aussi suffisamment coupleux pour animer correctement ce 4x4. On n'a jamais l'impression de manquer de puissance, même sur autoroute à des vitesses illégales : le véhicule vaut 172 km/h chrono. Pour être sur de ne pas se faire attraper, on peut avoir recourt au régulateur de vitesses livré de série sur toute la gamme Sorento. A ce sujet, la commande ne nous a pas semblé des plus pratiques…

Mais à part le régulateur de vitesse, qu'offre ce Sorento ? Beaucoup de choses ! La climatisation (automatique sur l'EX Major), le multimètre (altitude, baromètre, boussole), les airbags frontaux et rideaux, et le lecteur CD (avec fonctions GPS et MP3 sur l'EX Major dont nous disposions). La version EX Major dispose d'applications aluminium au tableau de bord. Pour notre part, nous préférons la chaleur du (faux) bois disponibles à la fois sur la version plus basique EX ainsi que sur le V6, mais il s'agit là d'une question de goût… La vie à bord est agrémentée comme c'est maintenant souvent le cas de multiples prises 12 V et d'autant de porte-gobelets. A l'extérieur, les antibrouillards, les jantes alliage, et la lunette arrière ouvrante de manière indépendante sont fournis sur toutes les versions. Avec ça, il ne reste que 3 options, uniquement là pour satisfaire les goûts des gens : le cuir, la boite automatique et la peinture métallisée.

Que penser donc du Kia Sorento 2.5 CRDi ? Ses apparences modernes ne sont pas trompeuses, le véhicule est très agréable à conduire dans la vie de tous les jours, et conviendra parfaitement à un usage familial. Mais il sera aussi capable de vous accompagner passer une journée en randonnée, voire de faire un peu de franchissement. Et comme il est bien équipé, élégant, et pas trop cher…

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