A l'heure où la nouvelle génération de Jeep Grand Cherokee, a déjà été présentée sur les différents salons, nous nous proposons de revenir sur l'actuelle version, dans sa motorisation la plus prisée : le 2.7 CRD.

La première génération de Jeep Grand Cherokee (ZJ) nous est apparue en 1992, et succédait au Grand Wagoneer apparu en 1962 ! Autant dire que le Grand Cherokee apportait quelque chose nouveau à cette gamme, mais aussi au monde du 4x4, car il proposait d'étonnantes aptitudes routières, sans négliger ses aptitudes au tout-terrain. La seconde génération de Grand Cherokee (WJ) est apparue en 1998. Elle magnifiait les qualités de son prédécesseur.

Côté design, et même si la prochaine génération de Grand Cherokee a déjà été présentée, il faut bien dire que le WJ garde une très belle ligne et vieillit très bien. Il ne ressemble pas à certains SUV ultra-modernes, il ne ressemble pas à un vieux 4x4 ou à une évocation de celui-ci, il dispose de sa ligne à lui, élégante et équilibrée. A noter son gabarit relativement compact, 4.61m, qui lui permet de se manier assez facilement. Sa hauteur de 1.76m lui permet de rentrer dans tous les parkings existants, et de continuer à rentrer dans la plupart d'entre-eux même équipé d'une rehausse. Tout le monde ne peut pas en dire autant !

A l'intérieur, c'est l'Amérique bien entendu. La version Black Pearl de notre essai disposait de tout ce dont on pouvait avoir besoin, à savoir intérieur cuir, sièges électriques, clim' automatique, toit ouvrant bien entendu, mais aussi système de navigation, aide au stationnement, et kit téléphone main libres. Les commandes tombent bien en main, le dessin de l'habitacle est agréable, et le confort princier des fauteuils font oublier la finition inférieure à la qualité allemande, mais malgré tout suffisante.

A chaque série de Grand Cherokee, la gamme diesel progresse. Le ZJ proposait un TD d'origine VM, un 4 cylindres de seulement 116 chevaux, remplacé aux débuts de la série WJ par un autre TD d'origine VM, mais offrant cette fois 5 cylindres et 140 chevaux. Ici, on a affaire à un moteur de référence, toujours à 5 cylindres, mais proposant 163 chevaux et surtout quelques 41 mkg de couple (les anciens disposaient respectivement de 27.8 et de 30.6 mkg). Ce 2.7 CRD (Common Rail Diesel) est d'origine Mercedes, on le retrouve naturellement sur le ML270 CDI. On ne s'inquiète donc pas pour sa fiabilité, qualité à laquelle il ajoute mélodie et discrétion, tant qu'on n'en demande pas trop au moteur.

Cela fait bien longtemps que les Grand Cherokee ne sont plus disponibles qu'en boite automatique. Dans le cas qui nous occupe, c'est une excellente nouvelle, car il s'agit de l'une des meilleures boites que l'on puisse trouver sur un 4x4 : une boite automatique Mercedes à 5 rapports ! Elle ne glisse pas, et elle est aussi rapide que bien étagée. Couplée à un moteur de même provenance, et grâce au poids contenu du Grand Cherokee (il s'agit d'une caisse autoportante), on obtient un 4x4 très agréable à conduire à tous les régimes.

Côté châssis, on n'est pas en reste. Jusqu'à l'apparition des SUV sur le marché, le Grand Cherokee était une référence en matière de tenue de route. Ainsi, même s'il a du mal à tenir la comparaison face à eux, il propose cependant un excellent compromis, et reste sans doute une valeur sure chez les 4x4 traditionnels. Et ce, avec deux essieux rigides. La transmission Quadra-Drive II envoie en priorité le couple sur les roues arrière, mais équilibre sur l'avant via un embrayage multidisques dès que les conditions se dégradent. Cela permettrait de garder la sécurité des 4 roues motrices permanentes, tout en gagnant en maniabilité.

Et en franchissement ? Les Grand Cherokee sont encore récents pour se rencontrer régulièrement sur les terrains de franchissement… Quel dommage ! Sur piste, l'ensemble moteur-boîte anime très bien un véhicule plus bas et plus léger que la concurrence. Du tout bon ! Mais dès que le terrain devient plus accidenté, le Grand Cherokee se révèle très adroit. Qui soupçonnerait un 4x4 aussi luxueux de telles prestations ? Là aussi, le couple composé d'un moteur plein à tous les régimes et d'une bonne boite automatique est déjà déterminant. Mais ce n'est pas tout. Le Grand Cherokee dispose d'une transmission Quadra-Drive II assez particulière. Chacun des différentiels avant et arrière intègre un embrayage multidisque commandé par une pompe Gerotor, capable d'agir comme un blocage de différentiel, avec un discernement étonnant. Sans aucun à-coup (contrairement à un antipatinage, ou à une mauvaise utilisation d'un blocage de différentiel), la puissance est reportée sur l'autre roue, et le véhicule progresse. Bluffant. La prochaine génération de Grand Cherokee, la WK, changera ses différentiels Varilok au fonctionnement mécanique pour leur préférer des e-differentiels basés sur le même principe mais gérés avec plus de finesse grâce à l'électronique. Une future référence du genre ?

Que dire du Grand Cherokee ? Nous n'avons pas grand-chose à lui reprocher… Ah si : il n'est plus fabriqué et c'est bien dommage. Vivement que sa côte baisse en occasion, qu'un maximum de gens puissent en profiter !

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