Le Renault Koleos peine à percer dans le milieu à succès du SUV, c'est pourquoi le losange tente de le relancer via une nouvelle face avant.

Le marché du SUV est sans conteste celui où il faut être: outre l'image véhiculée, c'est un marché en permanente progression et où il est possible de faire des marges confortables. Renault ne peut l'ignorer, elle qui avait inondé le marché de ses Cherokee il y a 20 ans. Mais quand la marque s'est séparée de Jeep, un trou est resté dans la gamme, pendant que le secteur qu'elle avait contribué à développer exposait. Les clients ont depuis eu le temps de prendre leurs habitudes à la concurrence...

Esthétiquement, là où les concurrents adoptent tous ou presque une ligne de pseudo-baroudeur, le Koleos adopte une ligne (trop ?) caractéristique de Renault, mi-Clio Estate mi-R16. La nouvelle face avant caractérise principalement ce restylage et semble à notre goût assez réussie en revanche.

Ça n'est pas le seul élément réussi du Koleos. La plate-forme et la transmission sont issus du Nissan X-Trail, gage de grande qualité. La transmission offre toujours le choix entre 2wd (traction avant, un mode purement marketing et qui n’apporte rien au quotidien), Auto (le mode que l'on utilise en permanence puisqu’il fait au mieux en permanence) et Lock, pour les acrobaties.

Sous le capot se trouve le non moins excellent 2.0dCi, aux prestations très proches tant en 175 qu'en 150 chevaux. Cette dernière est disponible également en boîte automatique, une à l'ancienne avec convertisseur de couple inside et pas un double embrayage comme la boîte EDC des Mégane et Scénic. C'est de cette boîte auto dont nous avons hérité sur notre exemplaire d'essai. La pédale de frein est d’ailleurs curieusement petite pour une boite auto, interdisant de freiner du pied gauche.

Sur la route, on profite bien sûr de l'agréable position de conduite surélevée d'un SUV, qualité à laquelle il faut ajouter un toucher de route particulier: les Renault sont connues depuis toujours pour leur excellent compromis confort/tenue de route et notre Koleos le démontre. Confortable, très sécurisant à défaut d’être ludique (nous n’avons jamais déclenché l’ESP, même en conduite rapide), silencieux à vitesse stabilisée, c'est un excellent compagnon de route qui fait oublier les kilomètres et finit par se rendre indispensable.

Indispensable car comme toute Renault il s'agit d'une voiture à vivre. Cela sous-entend une longue liste de détails à l’apparence bête mais que l'on apprécie dans la vie de tous les jours et qui font le succès des Scénic et Espace : rangements intelligents en tout genre comme ce gros vide poche devant l’écran du GPS, les trappes aux pieds des passagers arrière, les tablettes aviation, le Bluetooth audio, le toit ouvrant panoramique etc. Là aussi, c'est à l'usage que l’on découvre et que l'on apprécie tous ces équipements livrés de série.

Pour autant, nous avons trouvé quelques détails qui trahissent l’origine coréenne (c’est le frère du Samsung QM5) du Renault Koleos. La commande de phares est à l’asiatique et non à la française (pour passer en phares on pousse au lieu de tirer), il n’y a pas d’éclairage des virages alors qu’une simple Clio les a, et on ne vous parle pas de l’interrupteur des sièges chauffant qui se trouve… sous votre genou ! Mention spéciale en revanche au GPS Tomtom, à l’apparence un poil basique mais rapide, efficace et au tarif contenu. Nous avons également apprécié le très bel intérieur cuir de notre exemplaire. Enfin, notons la grande précision du compteur de vitesse.

Les SUV sont utilisés pour faire de la route, mais ils doivent aussi pouvoir sortir du goudron le moment venu. Et vous le savez, il ne faut pas nous le dire deux fois, d’autant que nous attendions le Renault Koleos au tournant. Avec ses gênes de X-Trail, il n’avait pas le droit à l’erreur ! Sur piste rapide, pas de surprise : le Renault Koleos reproduit les qualités que nous avons déjà souligné sur route à savoir un excellent amortissement, souple juste comme il faut, qui permet de rouler à bon rythme sans avoir l’air d’y toucher.

Autant sur route nous avons un peu regretté de ne pas avoir une moderne boite à double embrayage type EDC, malgré les qualités de la boite automatique du Koleos, autant nous nous réjouissons de la présence du convertisseur de couple en franchissement : il permet de se passer de réducteur sur la boite de transfert, et de progresser au pas sans avoir à faire patiner sans fin un embrayage.

Différentiel central verrouillé, boite automatique bloquée en 1ère, le Renault Koleos est capable de franchir quelques obstacles. L’antipatinage fonctionne bien, et seuls les pneus route et la garde au sol, quoique pas si faible que cela, limitent la progression de notre Renault Koleos. Il y a vraiment des gênes de X-Trail en lui, CQFD !

En termes de gamme, le choix est simple : tout comme le dCi de 175 chevaux, le dCi accouplé à la boite automatique n’est disponible qu’avec la finition la plus élevée, baptisée Exception. Ainsi gréé, le Renault Koleos est au même prix que la bonne affaire du milieu, le Chevrolet Captiva LTZ certes mieux motorisé, et reste donc par exemple 3 000 euros moins cher que le VW Tiguan Carat concurrent.

Le Renault Koleos nous confirme tout le bien que nous pensions de lui : outre ses qualités routières de référence, il est très agréable sur piste et se débrouille correctement en tout-terrain. En réalité, il lui faudrait juste un design plus couillu. Au fait, ça veut dire quoi « Koleos » en grec ?

Vos réactions à l'essai du Renault Koleos 2.0dCi Auto sur le forum

Texte: Manu Bordonado
Photos: Manu Bordonado & Sophie Argouarc'h
Vidéo: Manu Bordonado, Sophie Argouarc'h & Pascal Gourbeyre