C'est en 1994 que le Toyota RAV4 a lancé le marché des SUV. Depuis, la concurrence s'est multipliée par... 18 ! Ça méritait bien une 4ème génération.

A la sortie du RAV4 en 1994, il n'y avait qu'un concurrent, à savoir le plus rustique Vitara. Aujourd'hui... C4 AirCross, 4008, Koleos, Q3, X1, Kuga, GLK, Antara, Tiguan, XC60, CR-V, Outlander, CX5, X-Trail, Forester, Captiva, Sportage, ix55, Korando tous ont été conçus ouvertement pour mettre un frein au succès indiscutable du RAV4 !

Comme par le passé, ce nouveau RAV4 ne ressemble pas à celui qu'il remplace. Ses lignes rappellent inévitablement l'Auris, même si sa petite lunette arrière verticale et ses feux peuvent également faire penser à... une Vel Satis. Grosse nouveauté, pour la première fois le coffre est fermé par un hayon type break et non plus par une porte à ouverture latérale type 4x4. Ça s'explique par la disparition définitive de la roue de secours de la carrosserie. Du coup, et dès le second niveau de finition, le hayon se manipule électriquement (et lentement), par un bouton placé dessus, par un autre au tableau de bord, ou via la télécommande.

A l'identique de son prédécesseur, le Toyota RAV4 n'existe pas en châssis court 3 portes, mais un véhicule plus petit devrait arriver prochainement chez Toy' pour combler la place, laissée vide depuis l'arrêt récent de l'Urban Cruiser. On est maintenant bien loin de la taille des premiers RAV4 ! Ses dimensions revues à la hausse permettent un beau coffre de 547 litres, mais surtout une très belle habitabilité tant aux places avant qu'aux places arrière. De quoi hésiter avec un monospace équivalent, même s'il le RAV4 n'existe pas en version 7 places.

Les RAV4 se vendent à 97% en version D-4D. Du coup, le nouveau 2.5 VVTi de 180 chevaux n'existera pas chez nous et seul le 2.0 VVTi sera proposé aux réfractaires du diesel. Pour les autres, on retrouvera des moteurs déjà connus par ailleurs: le 2.0 D-4D de 124 chevaux pour le 2 roues motrices (les 2/3 du marché en France) et le 2.2 D-4D de 150 chevaux pour le 4 roues motrices. La version de 177 chevaux, gourmande et finalement pas plus agréable que le 150 chevaux, avait déjà disparue depuis quelques temps. En ce qui nous concerne, c'est surtout la version 4wd que nous avons essayée...

Au volant, le Toyota RAV4 est un très agréable compagnon de route. Pour le glisser dans un trou de souris, on peut compter sur un très bon rayon de braquage. Mis à part à froid et sous forte accélération, les deux D-4D se montrent très discrets, ils ne vibrent jamais. Comme l'habitacle est également très bien isolé des bruits de vent et que la suspension est confortable, on peut se retrouver à 160-180 km/h sans forcément s'en apercevoir... Oui, parce que les D-4D marchent bien, au fait. A aucun moment on n'aura l'impression de se retrouver avec un lourd 4x4 sans reprise.

La tenue de route du Toyota RAV4 est intrinsèquement saine. Arrivé aux limites, le RAV4 sous-vire progressivement. Seulement voilà, nous sommes arrivés aux limites plus rapidement qu'avec certains concurrents. Curieusement, le 2 roues motrices était pataud mais sans plus. Notre 4wd en revanche, handicapé par sa boîte automatique, nous a valu quelques tout droit en conduite de type rallye. La nouvelle position Sport, censée envoyer plus de couple sur les roues arrière pour l'aider à pivoter en courbe, n'y a rien changé. Le RAV4 est une très bonne monture mais en deçà de ses concurrents les plus récents en conduite rapide.

C'est dommage car d'une part, comme on l'a dit, les moteurs D-4D affichent une très bonne santé. D'autre part car le boîte automatique disponible sur le 2.2 D-4D a également beaucoup progressée. Moins énergivore, dotée d'une gestion plus intelligente, elle offre même une certaine réactivité une fois commandée en manuelle, avec les palettes au volant.

Bien entendu, le Toyota RAV4 n'est pas un véhicule de franchissement. Mais on se laisse vite entraîner à la rédaction. Que vaut donc le RAV4 dans ces cas là, et à partir de quand devient il incompétent ?

Pour cela, le 4wd dispose de trois éléments absents du 2 roues motrices. Sa transmission intégrale bien évidemment, son blocage de différentiel central, et contrôle de vitesse en descente. Pour éviter de caler systématiquement ou de flinguer l'embrayage, on avait opté pour une version automatique, la seule apte à faire évoluer le RAV4 au pas en zone difficile.

En vérité, le Toyota RAV4 nous a favorablement étonné. Sur piste, il est à l'aise tant que le rythme est raisonnable et tant que ce n'est pas cassant: les éléments de suspension ne sont pas prévus pour le rallye raid ! Mais c'est en petit franchissement qu'il nous a étonné. Mine de rien, les angles d'attaque et de sortie sont bons et le RAV4 ne frotte pas.

La motricité est bonne, et on n'a jamais eu à bloquer le différentiel central. L'antipatinage est finement réglé, ce qui constitue un beau progrès, et le contrôle de vitesse en descente est lui aussi spécialement bien calibré. Du coup, avec un filet de gaz et la boîte automatique, on passe sur tous les chemins sans souci. En cas de difficulté, le conducteur risque fort de renoncer avant le véhicule de toute manière...

Ayant utilisé nos deux RAV4 dans des conditions totalement différentes, il n'était pas question d'en comparer les consommations. Mais dans tous les cas elles nous ont favorablement étonnées. Avec notre 2.2 D-4D 4 roues motrices et boîte automatique, avec un peu de tout terrain suivi d'une conduite musclée, nous sommes restés à moins de 10 L/100, à 9.7 L exactement. Un joli score ! Le 2.0 D-4D à 2 roues motrices, en conduite calme mais péri-urbaine (faibles vitesses et arrêts fréquents), nous a réclamé seulement 7.1 L/100, un très bon score. Il disposait d'un Stop and Start.

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Le Toyota RAV4 est disponible en quatre finitions: LeCap, Life, Business et Lounge. La finition LeCap offre l'essentiel (climatisation manuelle, etc...) tandis que le haut de gamme Lounge propose à peu près tout bien entendu. Mais le RAV4 se distingue plus particulièrement par son second niveau de finition Life, spécialement bien équipé (GPS Bluetooth, hayon motorisé, phares auto, sièges chauffants...) et assez bien placé en prix, surtout en version 2 roues motrices.

Cette variante 2 roues motrices, très récente pour le RAV4, devrait permettre à la marque de draguer de nouveaux clients, et constituer 55% des ventes. A noter que les 45% restant sont pour beaucoup des clients fidèles, qui connaissent bien les qualités de la marque et de ces modèles en particulier.

Pas de raison dans ces conditions que le Toyota RAV4 ne rencontre pas, une fois de plus, le succès ! Chaque génération a toujours eu plus de succès que la précédente, et le secteur des SUV compacts est toujours en progression en France, jusqu'à représenter le 4ème plus gros segment en France. C'est d'ailleurs le seul segment qui grossit chez nous, en pleine crise.

Le nouveau Toyota RAV4 progresse sur pratiquement tous les plans, au point d'en faire un véhicule sans gros défaut. Sauf si la conduite sportive est l'une de vos priorités bien entendu... Reste que le RAV4 rentre encore un peu plus dans le rang, alors que les premières générations étaient spécialement enjouées...

Texte Manu Bordonado
Photos Régis Laporte

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