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Accueil 4rouesmotrices > Essais routiers > Toyota > Toyota Land Cruiser KDJ150 Librairie Toyota Toyota Land Cruiser KDJ150 : Essai Des racines et du zèle ! Dévers, passage à gué, bourbier, croisement de pont, des termes aujourd’hui aussi rares qu’éloquents pour des véhicules à même de les appréhender. Sauf pour le Land Cruiser, toujours pétri de bonnes volontés, qui tente de perpétuer la légende… plus ou moins talentueusement. Plus qu’un baroudeur ou un trialiste, le Land Cruiser a vu ses attributions croître de façon fulgurante au fil du temps. Et n’aura cessé de séduire plus de cinq millions d’acquéreurs répartis dans 188 pays et régions. Les marathoniens HDJ80 en passant par les BJ rustiques et utilitaires se révèlent très prisés en occasion mais cette dernière mouture n’occulte pas pour autant ses qualités intrinsèques. En 60 ans de carrière, le 4x4 le plus vendu dans le monde, c’est lui ! Mais face au Tsunami des SUV, ce 4x4 traditionnel a bien du mal à maintenir la tête hors de l’eau (pourtant capable d’un passage à gué de 700 mm, c’est dire). Mais qu’importe s’il tend à vaciller, le box office l’importe peu. Tant mieux car les (timides) évolutions esthétiques, concentrées sur les feux avant et arrière, ne se révèlent pas transcendantes face au KDJ120… mais tous les goûts sont dans la nature. Reprenant la structure et l’esprit de ce dernier, il ne révolutionne donc pas le segment (c’est ce qu’on lui demande) et tente de maintenir une clientèle avisée, désireuse de repousser les limites de l’évasion. Le Land Cruiser ne surfe pas sur un phénomène de mode, il s’acquiert par besoin, par passion. Modernité « oblige », son étroit rapprochement avec la sophistication électronique ne lui attribue pas forcément le suffrage universel. Les plus baroudeurs seront en effet plus convaincus par une version de base LeCap débarrassée de toute suspension pneumatique et autres caméras embarquées. Ce qui n’a pas empêché le modèle précédent d’entacher quelques traversées du désert à cause de la fragilité de ses joues d’ailes, un défaut résolu mais certains propriétaires s’en souviennent… Et pourtant. Le modèle toutes options Lounge Pack Premium est doté d’une armada d’équipements à la fois dédiée aux fonctionnalités de confort et au tout-terrain. Ou plutôt d’aide au tout-terrain. C’est en effet la seule finition à proposer le blocage de différentiel arrière, un outil qui aurait été bien plus utile aux raideurs sur une version plus basique (pour ne pas dire ici plus fiable). Dommage. A son bord, on s’imagine au cockpit de l’Airbus A380 tant l’on est envahi de boutons. La qualité de fabrication apparaît satisfaisante mais l’ergonomie et le design ne sont pas ses points forts. On ne peut toutefois pas trop lui en vouloir de privilégier la fonctionnalité au raffinement. Parmi les équipements possibles au niveau technologie de conduite, prenez votre respiration : suspension dynamique cinétique KDSS, suspension variable adaptative AVS, régulateur de progression tout-terrain Crawl-Control, blocages de différentiels central et arrière, programme de sélection Multi-terrain (tiens, on dirait le Terrain Response de Land Rover…), caméras de surveillance avant et latérales... Bref, le Land Cruiser devient une véritable usine à gaz. Un peu comme son grand frère Land Cruiser V8 ! Mais toute cette technologie de pointe n’est pas allée jusqu’à dénaturer la structure du Land Cruiser : châssis-échelle séparé et essieu arrière rigide restent fidèles au poste pour assurer un maximum de robustesse. Mais l’expérience de Toyota en la matière est telle qu’il fait encore figure de référence en matière de confort, même jusqu’à la troisième rangée de sièges. On ne peut en dire autant du 3.0 D-4D qui, outre une dépollution drastique lui permettant d’échapper au plus fort malus, stagne malheureusement à 173 ch. Au vu des 2400 kilos du bestiau tout mouillé, inutile de faire un dessin. On l’imagine chargé avec la famille, les bagages et pourquoi pas attelé à un fuselage de 9 mètres: la côte du plateau du Morvan doit donner des sueurs froides. Dommage, après tant de dévouement ! Si le couple demeure bien présent et les accélérations tout justes suffisantes, une simple poignée de chevaux supplémentaires aurait suffit à moins appréhender les dépassements... et même les insertions. Performances et consommations sont similaires, que ce soit en boîte mécanique ou en automatique. Notez que cette dernière fait enfin preuve d’une gestion associant douceur et rétrogradages opportuns. Le système de suspension dynamique KDSS optimise le travail des barres stabilisatrices pour limiter les prises de roulis sur l’asphalte et (à l’inverse) favoriser les débattements hors des sentiers battus. S’il reste globalement paresseux sur les rubans d’asphalte de la célèbre route Napoléon, le Land Cruiser autorise d’honnêtes vitesses de passages en courbe pour un tel engin. Bien sûr, vous ne lui priverez pas l’occasion de se dégourdir les roues sur des pistes plus chaotiques. Commutateur tourné sur L4 (rapports courts), blocage de différentiel central bloqué, ce Toy évolue avec une aisance déconcertante. Qui plus est lorsqu’il est doté du blocage de différentiel arrière et du Crawl Control, soit un régulateur de vitesse pour le franchissement ! Rien ne semble pouvoir l’arrêter : son conducteur a juste à placer (plus ou moins correctement) les roues. Même en croisement de pont, ça passe ! Seuls les pneumatiques au profil routier peuvent prendre la motricité en défaut lorsque le terrain devient trop gras. Cette version 5 portes limite aussi les velléités trialisantes en raison de l’empattement important et des marches-pieds… horripilants. N’empêche qu’au tarif de la version la plus aboutie Lounge Pack Premium, la passion reste-elle aussi forte que la raison ? Aurez-vous vraiment envie de faire du franchissement avec ? Ô combien conservateur et peu spectaculaire, le Land Cruiser préserve l’essentiel : la polyvalence. Pétri de bonnes intentions, il compense son manque de tonus en vous emmenant absolument partout, dans d’optimales conditions de confort.
Toyota Land Cruiser KDJ150 : Fiche technique
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