Pour créer l'actuel Land Cruiser, Toyota n'a pas changé une formule qui marche. En effet, le dernier né est toujours doté d'un châssis à échelle avec un essieu rigide à l'arrière couplé à des roues indépendantes à l'avant. Toyota n'a donc pas cédé à la tendance actuelle qui est de doter les véhicules tout terrain d'une caisse autoporteuse comme son meilleur rival le Mitsubishi Pajero.

Cette formule permet à notre Toyota Land Cruiser KDJ125 de conserver des capacités tout terrain dignes de ces prédécesseurs. Ses débattements importants, notamment à l'arrière, permettent à notre véhicule de se jouer des difficultés sur terrains accidentés, avec recours s'il le faut au blocage du différentiel central ainsi qu'à l'électronique qui va détecter la (ou les) roues qui patine(nt) pour la (ou les) freiner. Ainsi, la motricité sera transmise aux roues bénéficiant de la meilleure adhérence. N'en déplaise aux puristes, le Land Cruiser a perdu son blocage de pont arrière au profit de l'électronique, sauf sur la finition d'entrée de gamme GX. Sur le sec, le Land Cruiser propose ainsi d'excellentes prestations tout-terrain. Bien entendu, le système avouera ses limites en terrain gras, entre autres dues à des pneumatiques routiers.

Coté motorisation, le Land Cruiser conserve son 4 cylindres 3 litres turbo à injection directe "1KD", mais avec une puissance portée à 173 chevaux. Ce moteur est très généreux dès les plus bas régimes grâce à son couple conséquent (41.8 mkg à 1600 tr/min désormais) et offre au KDJ125 des performances intéressantes. Son comportement sur la route demeure sûr, notamment grâce à un contrôle de stabilité et un antipatinage très efficace, ainsi qu'à une monte pneumatique en 17 pouces . Le confort des suspensions est bon quelle que soit la route, et filtre bien les inégalités. Le Land Cruiser est également à l'aise sur piste : sur notre terrain d'essai (lac du CRAPA), les pistes furent avalées à près de 90 km/h sans trépidation ni talonnage de la suspension. Néanmoins, pour celui qui souhaite faire du raid, des aménagements seront nécessaires : voir encadré ci-dessous.

Le Toyota Land Cruiser n'a pas négligé son aspect, avec notamment une robe embourgeoisée. Toyota a donc pourvu son Land Cruiser de jantes alu, marchepieds, antibrouillards, le tout revêtu d'une peinture intégrale ou bi-ton selon les coloris choisis. Le changement par rapport à l'ancien modèle est tout aussi radical à l'intérieur. La qualité des matériaux est largement à la hauteur de ses concurrents (mise à part un ajustement de boite à gant précaire), et l'équipement se révèle pléthorique : climatisation régulée à réglages séparés, 6 airbags, ordinateur de bord indiquant la conso, la température extérieure, l'altitude ou encore la pression atmosphérique.

Le gros 4x4 en châssis court est une espèce en voie de disparition, et c'est bien dommage. La concurrence s'en trouve du coup assez réduite. Face au KDJ125, si l'on écarte le Land Rover Defender Td5, infiniment plus rustique, il reste le Mitsubishi Pajero DiD, le Nissan Patrol 3.0 Di et le Mercedes G320 CDI. Le Pajero tient à peu près la comparaison sur route, tandis qu'il n'ira pas aussi loin que le Land Cruiser en franchissement. Le Nissan, à l'inverse, sera plus performant et surtout plus robuste en conditions difficiles, mais au prix d'un agrément moindre sur route. Enfin, pour le prix du Mercedes, on peut acheter un KDJ125 et un autre 4x4 à côté ! La messe est dite, il n'y a pas grand-chose à opposer au Toyota…

Bref, sous sa carapace luxueuse se cache un véhicule tout terrain pur et dur, qui tend malheureusement à être dépassé petit à petit par les SUV en terme de performances et de tenue de route. Des bruits courent sur l'adoption d'un nouveau D-Cat d'environ 200 chevaux…

Olivier HUGUES

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