Après une première partie de carrière que nous qualifierons de… très discrète, le Mitsubishi Eclipse Cross nous revient revu en profondeur : une Eclipse désormais beaucoup plus brillante !
La Mitsubishi Eclipse était un charmant petit coupé comme les japonais savaient en faire (Honda CRX, Nissan 100 NX…) mais depuis 2017 et sa mutation en Mitsubishi Eclipse Cross, il s’agit d’un crossover. Malgré une petite promesse de motorisation DID (Diesel), il n’avait finalement été vendu chez nous qu’avec un moteur essence et une boite à variateur. Autant dire qu’il ne mettait pas toutes les chances de son côté !
Par chance, Mitsu a dans sa gamme l’Outlander PHEV, qui serait selon lui l’hybride rechargeable le plus vendu. Et ça, c’est LA solution du moment. Il ne restait donc plus qu’à monter cette technologie dans l’Eclipse Cross. Au passage… l’Outlander PHEV disparait curieusement du catalogue.
L’Eclipse en profite pour apporter quelques retouches à son look. La lunette arrière est différente, à la fois plus simple, plus esthétique et plus pratique. Les porte à faux ont été allongés, un peu pour le look mais surtout pour obtenir la place nécessaire aux moteurs électriques. Signalons qu’il est d’un gabarit intéressant : ni trop gros ni trop petit…
Comme son grand frère, le Mitsubishi Eclipse Cross PHEV se comporte principalement comme un véhicule électrique. Il peut compter sur un moteur de 82 chevaux (et d’un couple de 14.0 mkg) à l’avant et un autre de 95 chevaux (et 19.9 mkg) à l’arrière. Lorsque la batterie de 300 volts vient à manquer, un moteur à essence de 2.4 litres et 98 chevaux (19.7 mkg) produit du courant et peu, au besoin, également entrainer les roues. On peut compter, toutes énergies à contribution, sur un total sur 188 chevaux.
Bien entendu, plusieurs modes de conduite sont disponibles. Le mode EV interdit le moteur thermique (sauf accélération d’urgence), le bien nommé mode Eco fait attention aux dépenses inutiles, Save préserve le niveau de la batterie et Charge force sa recharge au prix d’une consommation d’essence plus importante. Comme souvent en automobile et sauf cas spécifique, on a tout intérêt à laisser le système fonctionner en mode automatique.
En mode tout électrique, l’autonomie est dans la pratique d’environ 45 km. On ne vous cache pas que l’on s’attendait à un peu plus de la part d’un nouveau modèle. Ensuite, l’essence intervient mais à petite dose : beaucoup moins que sur d’autres véhicules hybrides. On peut en effet compter sur la grosse batterie du véhicule pour profiter des longues décélérations où elle stockera plus d’énergie qu’une petite unité. Cela se sent directement sur la consommation puisque, au terme d’une boucle de 100 km, notre consommation ne s’élevait qu’à 3.8 L/100. Bonne nouvelle : la recharge se fait en seulement 6h avec une bête prise domestique de 10A.
A propos de prise, le Mitsubishi Eclipse Cross PHEV est compatible V2X. Ce standard créé notamment à la suite de Fukushima signifie que l’auto est capable de communiquer et d’alimenter une maison entière pendant quelques jours. Nous n’avons pas essayé, mais nous avouons que nous avons allègrement profité de la prise 230V pour… faire des crêpes. En pleine nature, effet garanti !
A noter un volant dont certains éléments brillants peuvent refléter le soleil couchant et vous éblouir. Histoire vraie. Pour le reste, l’intérieur est conforme à ce que l’on a habitude de trouver chez Mitsu. L’ensemble est aussi pratique que sérieusement assemblé. Cela fait un peu oublier le fait que l’intérieur est daté, notamment côté instrumentation.
Puisqu’on parle électronique embarquée, mentionnons l’ensemble multimédia. Il n’est pas de première jeunesse et sa navigation assurée par TomTom non plus mais il se montre à l’usage très simple à utiliser et (surtout) d’une redoutable efficacité. Détail irritant : quand la navigation parle, elle interrompt purement et simplement votre communication téléphonique. Mais ledit TomTom a le bon goût de signaler les zones dangereuses, des fois que vous rouliez légèrement au dessus des limites légales…
Parlons conduite rapide d’ailleurs. La transmission offre plusieurs modes de conduite dont un mode Tarmac, un gros clin d’oeil à la regrettée Lancer Evolution. A noter que lorsqu’on active ce mode pour optimiser les performances de l’Eclipse Cross, le moteur abandonne son cycle Atkinson pour revenir au plus classique et plus performant cycle Otto.
Les palettes au volant permettent de choisir le niveau de frein moteur souhaité mais nous aurions aimé quelque chose de plus marqué : même en position maximale (la B5), le frein moteur est insuffisant. Dommage car cela recharge la batterie en même temps. La transmission travaille bien et le grip est bon. Il faut dire que toute la gamme se chausse de roues en 18 pouces.
Côté 4x4 pur, ce qui a largement contribué à l’image de la marque dans le monde, on reste bien évidemment sur sa faim. Pas question d’aller barouder avec l’Eclipse Cross, il n’est pas là pour ça. Il peut néanmoins remorquer 1.5t. Une très belle valeur à l’époque de l’Outlander mais qui n’a plus rien d’exceptionnel pour un véhicule hybride.
Plus joli et équipé d’une motorisation beaucoup plus en phase avec notre marché, le Mitsubishi Eclipe Cross est maintenant réellement arrivé à maturité. Malgré son intérieur et son info-divertissement un peu datés, il s’agit d’une offre intéressante et qui sort un peu de l’ordinaire.
Texte : Manu Bordonado
Photos : Manu Bordonado & constructeur