Entre les concurrents bien ancrés sur le marché, les nouveaux venus qui veulent leur part du gâteau et la fiscalité alourdie, la vente de pick-up n’est pas un long fleuve tranquille ! Le Mitsubishi L200 était donc obligé de se renouveler. Test, au coeur des Alpes.



Le Mitsubishi L200 est apparu en Europe en 1991. Le modèle présenté ici est la 6ème génération, mais il s’agit en fait d’une très grosse évolution de la précédente. Si le partie avant et la benne sont nouvelles, la cellule habitable a été reprise au L200 apparu en 2015.

Le moteur 2.4 DID précédent, disponible en versions 154 et 181 chevaux, est maintenant remplacé par un unique 2.2 DID de 150 chevaux. Selon la marque, la concurrence va suivre et ne proposera bientôt que des motorisations de cette puissance, pas plus. On en doute, mais l’avenir le dira. En tout cas, le 2.2 est parfaitement à la hauteur et suffit à motoriser efficacement le L200.



Côté boite, on peut bien entendu compter sur une boite manuelle à 6 rapports. Malheureusement, celle-ci se montre excessivement lente et dure. C’est donc le moment d’annoncer la venue sur le L200 d’une nouvelle boite automatique. Celle-ci compte désormais 6 rapports au lieu de 5 mais ne sera malheureusement disponible que sur le Double Cab, le plus taxé par les dernières fiscalités françaises.

La transmission reste pour sa part fidèle au système Super Select II. Pour résumer, il s’agit ici de la meilleure transmission 4 roues motrices du marché. Jugez donc : c’est le seul pick-up parmi ses concurrents à offrir le choix entre propulsion et 4x4 permanent, une vraie garantie pour un véhicule amené à rouler sur des surfaces plus ou moins glissantes avec une benne plus ou moins chargée. On s’étonne que personne n’essaie de recopier ce système tellement il est intéressant !



Pour celles et ceux qui se perdraient en trial, le L200 dispose d’un antipatinage, et des blocages des différentiels central et arrière. Les versions Double Cab (encore elles) disposent en prime d’un mode de conduite Offroad et d’un contrôle de vitesse en descente. Ils ne sont heureusement pas indispensables à la pratique du tout-terrain…

Sur piste rapide, le Mitsubishi L200 est spécialement agréable, pour pleins de bonnes raisons. D’abord, c’est le plus léger de sa catégorie, et celui qui dispose du meilleur rayon de braquage. Ensuite, la suspension arrière s’en tient toujours aux classiques lames (6 au lieu de 5 précédemment) mais elles sont assez douces dans la pratique et se font oublier. Enfin, pouvoir rouler avec la transmission intégrale permanente est là aussi un plus. Définitivement, le L200 est digne du palmarès de Mitsubishi en rallye-raid.



Bien entendu, le pick-up de Mitsu se modernise et récupère les derniers équipements en vigueur. Phares à LED et non plus au Xénon, caméra 360°, freinage d’urgence, surveillance des angles morts, avertissement de franchissement de ligne et un nouveau venu : le détecteur d’accélération involontaire. Imaginez une manoeuvre, votre pied glisse et appuie brutalement sur l’accélérateur. Il y a un mur en face. Le L200 refusera automatiquement d’accélérer. On n’a évidemment pas osé essayer…

L'ESP prend en compte une remorque et sait la stabiliser automatiquement en situation difficile. Un argument intéressant mais qui n’attirera pas celles et ceux qui sont amenés à remorquer de lourdes charges : car outre le fait que d’autres proposent également cette fonction, le L200 est limité aux remorques de 3.1t là où la concurrence va en général jusqu’à 3.5t.



La version Simple Cab disparait discrètement du catalogue : les ventes de ce type de carrosserie sont devenues plus que symboliques, tous marchés confondus. Le marché mondial se compose à 90% de doubles cabines, et les cabines approfondies ne trouvent preneurs qu’en Europe. Comme tout pick-up du marché, ce Mitsubishi écope désormais en France de la fiscalité maximale.

Ca n’est pas grave : le L200 est le véhicule le plus vendu au Chili, et c’est la deuxième meilleure vente de la marque dans le monde. Preuve que ce Mitsu est tout de même un pick-up qui sort du lot !

Texte et photos : Emmanuel Bordonado