Peu de véhicules coréens ont la notoriété que peut avoir le Kia Sorento... Aujourd'hui, on vient de refermer la porte de la troisième génération de Sorento, et on peut vous dire ce qu'on en pense.

Entre 2002 et 2007 a été commercialisé la toute première génération de Kia Sorento. A l'époque, c'était pour beaucoup le tout premier contact avec un véhicule de la marque. Et quel contact ! Avec ses bonnes prestations, son tarif bien affûté et sa ligne rappelant fortement un Mercedes ML, il s'en vendait environ 3500 exemplaires par an. Ça fait rêver, puisque l'année dernière il s'en est vendu... Environ 10 fois moins.

Le Kia Sorento a pourtant suivi exactement le marché. Ainsi, la première génération était un vrai 4x4, tandis que le second était un SUV. La marque coréenne continue à coller à la demande au plus près, et c'est ainsi que la troisième génération de Kia Sorento est devenue un crossover. D’ailleurs, il a perdu 5 cm en hauteur et gagné un gros aileron à l’arrière: il faut soigner l’aérodynamique pour faire face à la concurrence.

La concurrence du Kia Sorento, c’est désormais l’Audi Q5, le BMW X3, le Volvo XC60 ou même… purement et simplement le nouveau Renault Espace ! Le Sorento dispose lui aussi de 7 places, toujours pour coller à la clientèle crossover d’ailleurs, peu attirée par la conduite hors goudron. C'est pourquoi le Kia Sorento devrait prochainement disponible chez nous en version 2 roues motrices…

Le look rappelle le Sorento de deuxième génération. Mais il intègre également les éléments des dernières Kia comma la calandre Tiger nose (« museau de tigre »), et va même jusqu’à s’inspirer d’un Jeep Grand Cherokee de 3/4 arrière. Il y a plus mauvaise référence ! Beaucoup lui trouvent une allure assez américaine de manière générale.

Sous le capot, point de V8 à la sauce US en revanche ! Surtout chez nous, au pays du diesel… On trouve le 2.2 CRDi déjà connu de l’ancien Sorento, mais revu pour de meilleures prestations et de moindres émissions. Ainsi, il passe à 200 chevaux tout rond pour des émissions de CO2 de 161g en boite manuelle, et 177g en boite auto. C’est d’ailleurs cette boite auto que nous avons eue pour notre essai.

Une boite automatique 6 rapports, c’était moderne il y a encore très peu de temps, mais à l’heure où l’on rencontre beaucoup de boites 7, 8 et même 9, ça fait peu. Seulement voilà: il vaut mieux une bonne boite 6 qu’une mauvaise boite 8. Et il vaudra d’autant mieux une bonne boite qu’il n’y a ici ni bouton ni palette au volant pour choisir manuellement le bon rapport…

Soyons honnête, le Kia Sorento n’est pas une voiture de sport. Malgré ses 200 chevaux il n’est pas très vif, mais ses performances sont suffisantes pour doubler au besoin, et tenir de belles moyennes en général. Seulement, sur un trajet montagneux il faudra commander la boite manuellement (donc au levier) pour récupérer un semblant de dynamisme et notamment du frein moteur. Comme la plupart de ses concurrents…

Comme tout crossover, le Kia Sorento est conçu pour voyager loin, par tous les temps et… dans le plus grand confort. Et là, notre coréen marque franchement des points: on voyage dans un environnement très silencieux, avec un certain confort de suspension. Et dans ces conditions, on se met à profiter des nombreux équipements du Sorento. Car là non plus, il n'y a plus rien à voir avec les modèles des débuts !

Prenez votre souffle: Caméra 360° en manœuvre, stationnement automatique en créneau ou en bataille (on ne se lasse pas de cette fonction), les quatre sièges chauffants qui… sont également tous ventilés, sans oublier les grand classiques que sont le toit ouvrant vitré panoramique ou un beau GPS avec des fonctions multimédias complètes… Ca n’est pas tout, puisqu’on compte quelques délicates attentions: si vous restez attendre quelques secondes devant le coffre (probablement parce que vous avez les mains pleines), le véhicule le détectera (via la présence de la clef) et s’ouvrira électriquement. Terrible !

Il y a mieux: le régulateur de vitesse est adaptatif, mais gère en plus, fonctions encore rare, l'arrêt et le redémarrage. Nous avons pu ainsi faire quelques kilomètres dans les embouteillages de Biarritz en suivant le véhicule qui nous précédait, sans jamais toucher aux pédales. Cela a un côté "Big Brother" mais c'est terriblement agréable dans un bouchon ! Dans ces conditions, l'ISG (le Stop and Go qui coupe le moteur à l'arrêt) ne fonctionne curieusement pas. Il fallait bien que l'on trouve un défaut ! N’empêche… Le Kia Sorento emmène un sacré contenu technologique !

Et ce Kia Sorento, il fait tout pour vous être agréable: les 7 places sont de série (on vous le disait, il anticipe l’arrivée du nouvel Espace), il offre un beau coffre de 605 litres quand il est rangé en 5 places... Et puis il offre toujours, comme les autres modèles de la marque, une garantie 7 ans. Ces 7 ans intègrent même les mises à jour du GPS ! Bref, tout est fait pour que le succès soit au rendez-vous. Cela illustre très bien le dynamisme de la marque coréenne, qui a enregistré à nouveau une progression de 4.2% en 2014…

Le Kia Sorento s’éloigne encore un peu plus de l’image que la rédaction a d’un 4x4. Ca n’a pas empêché qu’il nous séduise, avec sa mécanique discrète et toute la technologie qu’il nous offre…

Texte et photos: Manu BORDONADO