Combien de fois avons-nous entendu que « toutes les voitures d’aujourd’hui se ressemblent ». Ça n’est pas toujours faux mais il y a des exceptions. Aujourd’hui, nous voilà au volant d’un 4x4 mû par un moteur bicylindre… Et ça n’est pas une 2cv 4x4 !

Ironie du sort : notre essai de 4x4 bicylindre se déroule à l’Alpe d’Huez, à seulement 20 km des ateliers de Marc Voisin qui fabrique le kit de conversion 4x4 pour les 2cv. Mais aujourd’hui, nous sommes venus essayer une autre puce : la Fiat Panda 4x4.

On ne vous présente pas l’auto, si ? La Fiat Panda en est à sa troisième génération. Apparue pour la première fois en 1980, elle a toujours eu une déclinaison 4x4, à destination de ceux qui ont besoin de rouler quelque soit le temps. Bien entendu, il n’y a aucun lien entre les premières Panda 4x4 et les actuelles, à part le prix et… l’esprit.

L’esprit, c’est un véhicule pratique, bon marché, et -surtout- qui ne se prend pas au sérieux. Un concept rafraichissant à souhait, et qui n’a pas pris une ride ! Le look extérieur de cette version Cross est franchement sympathique.

Nous n’en dirons pas autant de l’intérieur. La position de conduite est agréablement haute, le volant est bien placé, et la commande haute du levier de vitesses reste idéalement positionnée. L’ergonomie est globalement bonne, avec des commandes qui se trouvent là où on les attend (à l’exception du réglage des phares dont les boutons se trouvent sous l’autoradio). En revanche, on voudrait savoir QUI s’est occupé du design intérieur, qui a pu imaginer ce design à base de « carrés arrondis » qui n’est pas du meilleur effet. Heureusement, la 3ème génération de Panda le compense grâce à ses équipements généreux.

Sous le capot de la Fiat Panda 4x4 peuvent se loger deux moteurs. Le premier est l’excellent 1.3 MultiJet (Diesel) de 95 chevaux. Mais la particularité des petites Fiat, c’est le TwinAir. Il s’agit d’un bicylindre en ligne turbo de seulement 900 cm3. Il développe dans la Panda 85 chevaux, soit plus du double que ce que proposaient les bicylindres que certains ont connu il y a bien longtemps, dans le passé.

La transmission passe par une boite manuelle à 6 rapports. A l’époque, la première Panda 4x4 était en conduite normale une traction avant, et l’on crabotait le pont arrière (rigide) via une poignée située entre les sièges. Rien de tout cela ici : un coupleur renvoie automatiquement du couple sur les roues arrière dès qu’un manque d’adhérent des roues avant est constaté.

La légèreté est une qualité importante que la production automobile avait oubliée pendant quelques années. Or l’avantage de toute Fiat Panda, en raison des dimensions réduites et du niveau d’équipement, c’est la légèreté. Une qualité renforcée par la présence du moteur TwinAir, bien plus léger que le diesel 1.3 MultiJet.

Cette qualité transforme la Panda 4x4. Il n’y a plus de poids sur les roues avant et le véhicule est plus équilibré. En montagne, elle se rit des freinages et des courbes, et passe même assez fort dans les épingles. Et plus ça glisse, plus elle en remontre aux autres véhicules.

Sur piste, le poids léger est également un atout. La Fiat Panda 4x4 est un vrai jouet. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’un véhicule de franchissement mais juste d’un SUV doué : sa taille réduite lui permet d’éviter les obstacles qu’elle rencontre parfois et d’utiliser des trajectoires astucieuses pour contourner les difficultés.

Le moteur TwinAir, moteur turbo oblige, n’offre pas grand chose avant 2500 tr/min. Ensuite il fait montre d’une évidente bonne volonté et monte assez volontiers dans les tours, avec une sonorité typique, qui rappelle les anciennes Nueva 500 mais aussi les 2cv. Malheureusement, le rupteur interrompt la fête trop tôt, peu avant 6000 tr/min.

La Fiat Panda TwinAir est disponible en version 4x4 au prix de 15 490 euros, et en version Cross (notre version d’essai avec son look de guerrière) au prix de 18 190 euros. Si la version 4x4 reste sans doute le Crossover 4 roues motrices le moins cher du marché, la version Cross plus complète se retrouve pour sa part 1000 euros plus chère que la Suzuki Ignis AllGrip mais surtout presque 500 euros plus chère que le Dacia Duster et son TCe de 125 chevaux.

La Panda 4x4 n’est pas l’engin rêvé pour faire un Paris-Marseille, mais ça n’est pas ce qu’on lui demande. Le cahier des charges était de pouvoir se déplacer économiquement, partout, et quelque soit le temps. Et il faut reconnaitre qu’elle le fait très bien. Et avec plaisir !

Texte: Manu Bordonado
Photos: Cyrille Quintard