Il a existé dans sa jeunesse en Cabriolet, en V6, en court, en long, avec des moteurs maison mais aussi Mazda, Peugeot, Renault, Fiat... le Suzuki Vitara aura presque été mis à toutes les sauces. Il ne restait que l’hybride : il s’y met dès aujourd’hui.
Pour respecter les normes d’émissions de CO2 imposées par l’Europe et pour que les consommateurs échappent un maximum au malus écologique, il faut trouver des solutions, d’autant que le Diesel DDiS (un moteur d’origine Fiat) n’est plus disponible. La solution passe donc par l’électrification du Vitara. D’où l’adaptation du petit système hybride baptisé SVHS déjà vu sur les Baleno, Ignis et Swift.
Pas question de monter dans le Vitara le système tel quel, il ne serait pas suffisant pour entraîner efficacement un tel véhicule. Ce système SVHS est donc une version mûrie et fortifiée de l’autre. La batterie fonctionne désormais en 48V. Elle se charge d’alimenter le moteur électrique, bien entendu. Son énergie est également convertie en 12V pour alimenter la batterie au plomb conventionnelle du véhicule, mais aussi pour faire fonctionner des éléments comme la pompe à eau, qui est maintenant totalement électrique.
Là où le système 12V des Swift n’est qu’une aide au démarrage, ce système 48V permet d’apporter un vrai apport de puissance dans la conduite usuelle. L’ensemble se limite à 15 kg et n’empiète ni sur l’habitabilité ni sur le volume de chargement. Le moteur électrique offre XX kW (l’équivalent de YY chevaux) et un couple de ZZ.Z mkg. Il se combine au moteur 1.4 BoosterJet, disponible ici dans une nouvelle définition de 129 chevaux.
Une hybridation légère comme ici implique que le véhicule est incapable de se déplacer par la seule force électrique. En revanche, cela permet de conserver une boîte de vitesse manuelle. Son utilisation est donc particulièrement naturelle et ne rebute pas certains utilisateurs comme d’autres véhicules dits full hybrid.
Grâce à son alterno-démarreur, les redémarrages du Vitara Hybrid sont très doux. A noter que c’est le moteur électrique qui assure la fonction ralenti du moteur thermique lorsque le véhicule roule en dessous des 80 km/h. Tout fonctionne très bien et dans une grande transparence pour l’utilisateur qui pourrait ne pas s’apercevoir qu’il roule dans un véhicule hybride.
Le Suzuki Vitara a le bon goût d’offrir le choix entre la boîte manuelle ou l'automatique, mais aussi d’offrir le choix entre les 2 roues motrices et la transmission intégrale AllGrip. Cette dernière continue bien entendu à offrir les modes Auto, Sport pour augmenter la maniabilité (plus de couple envoyé sur les roues arrière) et Lock pour se sortir d’un passage délicat. Nous en avons eu besoin durant notre séance photo donc nous pouvons donc attester que cela marche toujours aussi bien !
La suspension du Vitara n’évolue pas et c’est tant mieux. Elle est confortable et apporte la petite touche de fermeté que l’on appréciera en conduite rapide. Car oui, entre sa boîte bien étagée, la santé du moteur BoosterJet et sa transmission dynamique, on peut s’amuser avec le Vitara Hybrid.
La consommation est conforme à ce que l’on peut attendre. L’hybridation est légère donc l’économie de carburant reste faible. Les valeurs se situent entre l’ancien Vitara S et la défunte version Diesel qui garde à ce jour pour notre média le record de la plus faible consommation.
Si le look extérieur du Vitara vieillit correctement, il n’en est pas de même à l’intérieur où il parait maintenant daté. Il le compense avec une très bonne qualité de construction et un beau niveau d’équipement. L’assistant au maintien de file, la lecture des panneaux de limitations, le détecteur de pluie et le régulateur de vitesse adaptatif sont maintenant livrés sur toutes les versions. Au quotidien, on aurait apprécié un accoudoir central plus grand, mais l’on a savouré sur cette finition haut de gamme le toit panoramique et ouvrant, là où la concurrence donne au mieux le choix entre l’un ou l’autre.
Côté tarifs, le Suzuki Vitara Hybrid paraît bien placé, notamment au regard de son niveau d’équipement. De plus, il permet d’accéder aux primes à la conversion qui existent à l’achat de ce type de motorisation, même si elles sont de plus en plus symboliques. Grâce à l’hybridation, les émissions de CO2 sont encore inférieures à celles du petit 1.0 BoosterJet qui disparait lui aussi du catalogue. Le malus est donc très faible sur ce véhicule, et il est même nul pour la version 2 roues motrices.
Les ventes de Suzuki ont doublé en France en 6 ans. L’avenir dira si la stratégie choisie est la bonne : ne proposer que de l’hybride dans la gamme, sans motorisation essence d’entrée de gamme ni de Diesel. Toute la gamme Suzuki est désormais hybride à l’exception du Jimny, incompatible avec le SVHS.
Le Suzuki Vitara est depuis toujours un véhicule dans l’air du temps et il le démontre avec cette nouvelle version Hybrid. Son hybridation légère l’empêche de rouler en mode 100% électrique mais son prix est contenu et sa conduite ne déroutera pas celles et ceux qui se montrent d'ordinaire réticents à l’hybride.