Après s’être construit une réputation flatteuse de l’autre côté de l’atlantique, Infiniti part à la conquête du marché européen. La division de luxe de l’Alliance Renault-Nissan semble bien armée afin de rivaliser avec les marques premium du vieux continent. Démonstration au volant des FX37 S et FX30d GT.

Il n’est jamais facile de faire son entrée sur un marché dominé par les BMW, Mercedes, Porsche et autres Lexus. C’est pourtant le défi que devra relever l’Infiniti FX. Afin de se poser comme un concurrent sérieux, le SUV Japonais n’a rien laissé au hasard. A commencer par son look qui est franchement plaisant. Les proportions généreuses de l’auto imposent un certain respect. La corpulence de ses lignes se marient à merveille avec les touches sportives apportées par les petits feux taillés à la serpe, la calendre chromée ou encore le becquet qui surplombe le hayon.

L’habitacle adopte une planche de bord de qualité. Son design massif et le long capot bombé qui s’offre au regard du conducteur ont de quoi intimider. Le FX est une machine qu’il convient d’aborder avec humilité, d’autant plus que son gabarit impressionne. Il ne suffit pourtant que quelques instants pour s’adapter aux dimensions du crossover japonais. En ville, les FX 37 S et FX 30d GT se laissent apprivoiser en douceur. Le silence règne en maître à bord, même si la version diesel peut se laisser aller à quelques bourdonnements à froid. En revanche dans les deux cas, la boîte de vitesse automatique et les suspensions font preuves d’une grande douceur tandis que la direction se montre agréable. Bien que le FX ne soit pas taillé pour la ville, force est de constater qu’il ne rechigne pas à y aventurer ses roues. Les deux V6 disposent d’une réserve de puissance et de couple qui leur permettent de repartir dès les plus bas régimes.

Reste que les blocs « VQ » et « V9X » s’expriment encore mieux sur route. Cela tombe bien, la notre vient de se dégager. Broooooooooaaaaammmmmmmmmm ! La première de ces motorisations est issue de… la 370 Z. Forte de 320 ch à 7000 tr/min et d’un couple de 36,7 mkg à 5200 tr/min, elle ne demande qu’à s’exprimer. Notamment dans les tours où elle propose un feulement métallique des plus agréables. Un vrai régal pour les oreilles ! Mais pas que, car le VQ est également un vrai bonheur à conduire. Il ne manque pas de caractère et parvient à faire oublier le poids de l’auto. Avec un 0 à 100 km/h chronométré en 6.8" et 233 km/h en vitesse de pointe, il laissera plus d’un conducteur de véhicule sportif admiratif.

Le moteur du FX30d ne démérite pas. Ce V6 mazouté, qui devrait représenter 85% des ventes, propose 238 chevaux à 3750 tr/min et surtout un couple qui culmine à 56 mkg à 1750 tr/min. Avec 91 % de cette force disponible dès 1500 tr/min, le FX30d ne connaît pas de creux à bas régime. Il ne manque d’ailleurs jamais de ressource. Alors certes, ce V6 à 65° se montre moins performant et moins démonstratif que son homologue essence. En revanche, il demeure très agréable à mener et propose une sonorité feutrée plutôt agréable. Les performances restent également à l’avenant : le 0 à 100 km/h est donné pour 8.0", la vitesse maximale s’établit à 212 km/h et les reprises se montrent très convaincantes. Mais c’est à la pompe que la FX30d révélera son véritable atout. En effet, sa consommation moyenne s’établit à 9.0 L au 100 km. La FX 37 S et ses 12,1 litres (pied léger) ne peuvent rivaliser. D’autant plus que la belle santé du 3.7 V6 ne nous incite pas vraiment à adopter une conduite économique…

Le plaisir de conduire est au rendez-vous, d’autant plus que la boîte à 7 rapports se montre à la hauteur. Si la fonction séquentielle nous a semblé trop lente, nous avons été plus convaincus par le mode Sport. Réactif et intelligent, ce dernier ne rechigne ni à pousser les rapports au delà des 7000 tr/min, ni à remettre du frein moteur lorsque la pédale de gauche est sollicitée. Le freinage est confié à 4 disques ventilés qui semblent proposer une belle puissance.

Bien naturellement, le châssis ne gâche rien au plaisir. A défaut d’avoir pu pousser nos deux autos dans leurs derniers retranchements, nous nous sommes laissé séduire par leur comportement dynamique et leur confort. Nos deux FX étaient dépourvus du train arrière auto directionnel qui équipent les versions S du V6 diesel et du V8 essence, et indisponible sur le V6 essence. Toutefois, cela ne les a pas empêchés de se montrer à l’aise sur les petites routes. Surs et prévenants, nos deux SUV affichent une stabilité rassurante et une prise de roulis limitée. La direction, qui a la bonne idée de faire appel à une assistance hydraulique, concourt également à l’agrément de conduite.

Les suspensions se sont montrées douces et prévenantes. Notre FX 37 S était équipé du CDC (contrôle continu des suspensions) qui propose un mode sport. Ce dernier permet d’améliorer le comportement routier en conduite sportive en affermissant les suspensions… sans pour autant dégrader le confort ! Le confort : tel est le leitmotiv du SUV japonais. A défaut d’être chaleureux, l’habitacle se montre luxueux, raffiné et accueillant. La place ne manque pas, tandis que finition et les équipements correspondent au standing de l’auto. Parmi ces derniers citons, les caméras de recul ou encore l’avertisseur de franchissement de ligne blanche (LDP) qui est capable de remettre la voiture sur la bonne voie si le conducteur ignore ses avertissements.

Avec les FX37 et FX30d, Infiniti a affuté ses armes pour partir à la conquête de l'Europe. Equipés de moteurs vivants et d’une boîte agréable, ces luxueux SUV japonais disposent de sérieux arguments afin de rivaliser avec les ténors de leur catégorie. D'autant que les prix sont particulièrement compétitifs...

Texte: Hatem Ben Ayed
Photos: Cyril de Plater

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