Vous aimez les 4x4 mais vous avez peur d’abimer, de rayer ? Le vôtre est trop gros pour vous faufiler dans les petites pistes du coin ? Jetez un œil sur ce qu’on appelle les SSV, comme le Polaris RZR 800 de notre essai.

La taille et l’embryon de carrosserie font qu’on ne peut pas vraiment appeler cela un 4x4. La mécanique et même les roues rappellent sans aucun doute les quads, mais deux sièges côte à côte font douter… Bref, appelons cela un buggy 4 roues motrices et nous y serons à peu près !

Esthétiquement, c’est très, très, très agressif ! Mais encore une fois, c’est à peine plus gros qu’un quad puisque la longueur est de 2.59m et la largeur de seulement 1.27m ! La garde au sol est de 25 cm, ce qui rapporté à une telle longueur devrait permettre de ne jamais toucher ! Reste qu’avec ses beaux pneus à crampon signés Continental, l’engin a une sacrée gueule, surtout en rouge.

Le moteur est un 760 cm3 à injection, bicylindre et évidemment 4 temps. En termes d’insonorisation c’est pas gagné. Simplement car la norme de bruit est assez laxiste et que l’engin s’entend de loin ! A son volant, vous allez vous faire des amis… Le moteur est en position centrale, gage d’une inertie polaire réduite (en clair, il pivote sans inertie). De toute façon, avec un empattement de seulement 1.96m (ça nous change des 4x4), il aurait été étonnant que ça ne pivote pas ! La puissance disponible ne fait certes pas rêver mais… Le poids est de seulement 429 kg à vide, soit 4 à 6 fois moins que les 4x4 que l’on a habitude de manipuler !

Au choix, 2 ou 4 roues motrices, avec une sélection via un simple interrupteur au tableau de bord. Parlons du tableau de bord, d’ailleurs ! Vous ne risquez pas d’être distrait car c’est succinct : compteur de vitesse, compteur kilométrique total et partiel, jauge, rappel du rapport engagé, compteur horaire (on devine là des origines utilitaires…) et voyants des phares, de la batterie et de surchauffe. Les seuls éléments de luxe seront donc la montre, une prise allume cigare bien pratique pour brancher un GPS en rando et une grande boite à gant… étanche ! L’autre rangement, c’est la benne arrière, où vous mettrez une valise au grand maximum. L’idéal étant qu’elle soit étanche elle aussi !

Bon, mais au volant ? Oui, parce que c’est quand même un volant et pas un guidon. Premier constat, les pédales sont petites (rangez vos bottes en caoutchouc) et décalées vers le centre du véhicule. Pas question de conduire le coude à la portière non plus, puisqu’il n’y en a pas, simplement remplacée par un filet ! Et de toute manière le siège n’était pas réglable. Et ça n’est pas fini !

L’engin dispose de 4 roues indépendantes. Cela signifie que vous pourrez attaquer un peu plus que si vous aviez un essieu rigide à l’arrière. Mais n’allez pas penser que le Polaris propose un quelconque confort. C’est vraiment ferme, et si ça ne vous plait pas vous mettrez un petit coussin ! Il faut dire que les roues sont relativement petites : 12 pouces seulement.

Or pour tester le Polaris RZR 800, le manufacturier Continental, associé à Tribeca pour l’organisation, nous a concocté une surprise : la piste glacée de l’Alpe d’Huez notamment utilisée pendant le trophée Andros. Heu… On a bien 4 roues motrices ? Ça tombe bien. Ça tombe bien, car un de nos confrères vient de passer sous notre nez, dans une belle glisse entretenue. Décision est prise, on fera tout en 2 roues motrices ! On est sportif oui ou non ?

La commande boite est basique puisque identique à celle d’un quad : R-N-L-H, le variateur faisant le reste. Gaaaaaaaaaaaaaaaz. Le variateur lisse l’accélération et les sensations. En fait, c’est surtout que ça patine pas mal ! Même chose en courbe : OK, ça glisse et ça survire, mais une bonne partie de l’énergie du 760 cm3 part en fumée. Ça n’est pas que le Polaris RZR motrice mal, c'est que nous sommes sur la glace vive ! Finalement, les 4 roues motrices ne sont pas un truc de petit bras mais un moyen de passer plus fort en courbe ! Allez hop, 4 roues motrices d’une pression sur l’interrupteur. Ah, ça motrice beaucoup mieux ! Ah, par contre ça sous-vire sensiblement plus… Bon, changement de méthode, il faut déstabiliser le RZR pour le mettre en glisse et réussir à tourner. Hein ? Ah oui voilà, comme un quad.

Bref, bien entendu vous n’irez pas faire vos courses avec, vous ne partirez pas en vacances avec. Mais… Pour le fun, pour l’éclate, Polaris sait bien faire les choses ! Malheureusement, tout se paie en ce bas monde, et Polaris est loin de faire cadeau ses jouets.

Texte & photos: Manu Bordonado

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