GLK: J'ai la Classe !

Face à une concurrence féroce, le Mercedes Classe GLK n’a vraiment pas la vie facile. Mais il ne craint personne, car il a vraiment une gueule de méchant ! L’est-il vraiment ? Vérification avec le diesel le plus affuté de la gamme.

Texte Manu Bordonado
Photos Dominique Fontenat

Il est impératif pour un constructeur comme Mercedes d’être sur tous les fronts, notamment celui des SUV, vecteurs d’image important et permettant de toucher une catégorie CSP+ peu plus jeune qu’à l’accoutumée pour la marque. Pour cela, il est clair que le Classe GLK a frappé fort pour le design. Quel look ! Il ne passe pas inaperçu c’est certain, et il a une vraie gueule de méchant comme on aime. La concurrence est plus douce et plus réservée tandis que lui a une vraie allure de brute, dans l’esprit des Classes G et GL ! Les feux de jour récemment adoptés sur le GLK renforcent encore ce look. Pour le côté politiquement correct en ville, il faudra par contre repasser une autre fois car ce n’est pas fourni avec.

En termes de gabarit, le GLK (pour GL Kurz, donc GL court) est relativement compact et propose selon nous un bon compromis pour une utilisation urbaine et péri-urbaine. Il se gare sans trop de problème (merci l’aide au stationnement) et se montre assez maniable. En contrepartie, l’habitabilité est suffisante mais si vous mesurez plus de 1.80m, vous n’aurez sans doute pas assez de place à l’arrière ! Le coffre est lui aussi suffisant, sans plus. D'autres font un peu mieux dans la catégorie, c'est la rançon de cette compacité. Si vous cherchez un véhicule plus grand, la gamme Mercedes n’en manque pas avec du XL (le classe M) et du XXL (le classe GL).

Le Mercedes Classe GLK n’a pas été créé à partir d’une feuille blanche et... ne dérive pas non plus du GL. Le GLK repose en fait sur la plate forme de la Classe C et en partage de nombreux éléments, à commencer par sa plate-forme. Associé à la transmission intégrale permanente 4Matic, cela nous donne une excellente tenue de route. A savoir sécurisante et surtout ludique, car le GLK sait se montrer joueur à qui le désire ! Il faut dire que notre exemplaire d’essai disposait de 4 roues sport, format rouleau compresseur. Du plus bel effet esthétiquement. Contrepartie de ce look décidément bien à notre goût : des ravages en matière de confort. Le Mercedes Classe GLK n’est pas un modèle du genre, mais avec ces 4 rouleaux en guise de pneus, ledit confort devient vraiment relatif. D'autant plus que l’excellente suspension Airmatic n’existe pas sur le GLK… Attention avant l’achat : ne vous laissez pas tenter par ces roues !

Sous le capot se niche une vieille connaissance, à savoir le V6 diesel de 3 litres. Vous le connaissez sans doute déjà puisqu’il opère très largement chez Mercedes-Benz (Classes C, E, CLK, CLS, S, R, ML, GL, G, Viano…) mais aussi chez Chrysler (300C) et Jeep (Grand Cherokee et Commander). Dans notre SUV compact, il développe quelques 224 chevaux et 55.1 mkg de couple. Ce n’est donc pas la dernière évolution de ce moteur, qui pousse jusqu’à 265 chevaux sous d’autres capots, mais dans la pratique cela a largement suffi à notre bonheur ! Et à propulser facilement ce GLK350 CDI à des allures totalement inavouables.

Car dans sa tâche le V6 CDI a une alliée de poids avec la boite 7G-Tronic, toujours prête à assurer des relances éclair. Si elle n’est plus la boite auto la plus moderne de son époque depuis l’apparition à la concurrence des boites auto à 8 rapports, il faut bien reconnaitre qu’elle reste une excellente boite, toujours parfaitement à propos, douce et très rapide. Du coup, on oublie très vite la possibilité de commander la boite manuellement via les boutons placés derrière le volant. A noter que cette boite se commande encore via la traditionnelle grille en escalier sur le tunnel central et non via la manette au volant Direct Select qui se généralise chez Mercedes : ce n’est pas plus mal ainsi.

Un puissant 6 cylindres, une aérodynamique d’immeuble du boulevard Haussmann, 4 roues motrices et une boite automatique, autant de handicaps au chapitre consommation. Et avec au volant un journaliste très joueur, qui en redemande et conduit sans notion d’économie, notre pauvre GLK350 CDI ne risquait pas de briller. Pour autant, nous avons été agréablement surpris puisque nous avons tourné autour des 10 litres en moyenne. Dans une circulation dense et en faisant un minimum attention nous avons même réussi à descendre à 8 litres. C’est plus qu’une Classe C bien sûr, mais pas tant que ça aux vues du rythme employé, et même peu en regard de la consommation d’un 4x4 vieux de quelques années.

Tiens, et les capacités 4x4 justement ? Bien évidemment, notre GLK n’ambitionne pas d’avoir les capacités d’un Land Rover Defender, ou même d’un Classe G pour rester dans la même marque. Mais le constructeur a pensé à ceux qui voudraient tout de même tenter un peu l’aventure et propose en option le Pack Offroad Pro. Contre une somme raisonnable, le GLK dispose alors d’une protection moteur, et surtout d’un mode tout terrain baptisé G et modifiant le comportement des aides électroniques. Ainsi doté, et pourvu qu’il ne dispose pas des énormes roues de frimeur qui équipaient le notre, le Mercedes GLK350 CDI pourra se permettre en franchissement quelques excentricités, et surtout de faire mieux que n’importe quel BMW X3 ou Audi Q5, totalement stériles sur cet exercice. Et toc !

L’intérieur du Mercedes GLK est sans surprise : c’est du Mercedes-Benz, classique et très (trop) sérieux. Les commandes sont de qualité et sont toujours là où on les attend… chez Mercedes : les essuie-glaces sont à main gauche et le frein de parking au pied, comme de tradition. La finition est bien sûr très bonne, même si le copain Audi est capable d’encore mieux notamment sur la qualité des plastiques : nous l’avions déjà remarqué lors de notre essai de la Classe C. Bon point en revanche sur la discrétion du moteur diesel.

Côté équipements, cela fait quelques années que Mercedes équipe correctement ses modèles et ne livre plus des voitures complètement nues, avec boite 4 et vitres manuelles. Bien entendu, et cette tradition est par contre restée, on peut faire complètement exploser le prix de sa voiture avec le catalogue des options, le tarif augmentant alors à une vitesse… étonnante dès qu'on touche à la personnalisation. Pour notre part, notons l’agrément du système d’infodivertissement Comand APS, dont le GPS est précis et rapide et qui peut disposer d'une connexion iPod ou USB. Notons également l’éclairage Adaptative Lights de très haute qualité, dont le faisceau tourne en virage, et qui intègre une fonction antibrouillard.

Et puisque on en est au tarif, signalons que celui du GLK est élitiste comme tout le reste de la gamme Mercedes. C’est une simple observation et non une vraie critique : nous ne connaissons pas de SUV Premium qui soit bon marché, et surtout pas les concurrents X3 et Q5. De plus, l’acheteur est assuré de revendre également à prix élevé son GLK350 CDI. Alors bon, après tout, Mercedes a sans doute raison de ne pas se poser de question là où la clientèle ne s'en pose pas… Avec quelques options (cuir, GPS, toit ouvrant, Adaptative lights…) notre exemplaire d'essai dépassait tout de même les 60.000 euros.

Vous l’aurez compris, le GLK350 CDI c’est d’abord une gueule de brute, qui ne laisse personne indifférent. Le reste est à l’avenant, avec les qualités d’une Mercedes et un dynamisme non dissimulé. Ah, s’il n’y avait pas ce prix on l’aurait bien gardé pour nous !

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