Le légendaire Hummer (baptisé par la suite H1) étant inadapté à un usage routier, la marque miliaire avait décidé de s’attaquer au marché civil avec un modèle plus adapté à cela, le H2. Retour sur un 4x4 particulier.

En fait, le Hummer H2 est vite devenu un véhicule à la mode dans les beaux quartiers comme Beverly Hills, mais également très à l’aise parmi les joueurs de foot et les chanteurs de rap. Ce n’est peut-être pas pour cela qu’il avait été conçu, il faut bien l’avouer !

Le Hummer H2 ne reprend rien, absolument rien, du H1 militaire si ce n’est un certain air de famille. Pour autant il affiche un look… Virile ! En réalité nous ne savons pas QUI a dessiné un truc pareil, mais on serait curieux de rencontrer ce designer qui manipule spécialement bien une règle et une équerre : à côté du Hummer H2, un break Volvo parait vraiment arrondi ! Mine de rien, cela a ses avantages : les angles d’attaque et de sortie, évitant à un 4x4 de frotter dans tous les sens en franchissement, sont optimums. L’angle ventral n’aurait pas non plus été mauvais sans les marchepieds de notre modèle d’essai. Il faudra les retirer si vous voulez faire du tout-terrain.

Pourquoi du tout-terrain ? Parce que c’est pour cela que l’on pourrait acheter ce Hummer H2 ! Soyons sincère, dans les beaux quartiers c’est un peu passé de mode et ça a même une image moitié nouveau riche, moitié pollueur qui ne vous va pas. Tandis que dans la brousse, la poussière, le sable ou la boue, vous allez passer pour un vrai aventurier !

Alors nous allons faire un peu de route avec, mais c’est pour rejoindre un terrain de franchissement situé en Provence. De quoi apprécier le très grand confort et le niveau de silence élevé du Hummer. Il faut reconnaitre que c’est un vrai plaisir de rouler avec ! Le couple disponible fait que l’on roule à bon rythme sans forcément s’en apercevoir, et la transmission intégrale permanente (dont ne dispose pas le petit frère H3) est un gage de sécurité.

Bien entendu, on se retrouve aux commandes d’un 4x4 américain : direction directe, très très légère et donc relativement imprécise, suspension souple, boite automatique très douce mais lente et sans frein moteur, d’autant que nous avions un exemplaire doté de l’ancienne boite 4 et pas de l’un des derniers exemplaires produits qui profitaient d’une boite 6… Bref, un véhicule agaçant sur petite route mais terriblement agréable sur les grands axes, on ne s’arrêterait jamais !

A bord, l’ambiance est terrible. Les petites vitres verticales, les larges fauteuils confortables, les nombreux rangements et porte-gobelets… Que l’on se sent bien à bord ! 4 allume-cigares, 4 sièges chauffants, un second autoradio aux places arrière, le GPS… Le niveau d’équipement est excellent, l’habitabilité aussi. Comme dans une américaine qui se respecte, quoi ! Et comme dans une américaine qui se respecte, la finition et la qualité des matériaux sont au niveau d’une Twingo. Et encore…

Sur piste, le Hummer H2 nous a étonnés à nouveau. Avec son look et son poids avoisinant les 3 tonnes, nous nous attendions à un lourdaud maladroit. Il n’en est rien ! Bon, on est certes loin de la ballerine, mais là encore le Hummer permet de rouler à bonne allure et dans le plus grand confort, sans avoir l’air d’y toucher !

Vient le moment du franchissement. Qu’est-ce que le Hummer H2 pouvait-il valoir ? Au tableau de bord, 3 boutons permettent de sélectionner les 3 modes de transmission traditionnels, 4H pour la circulation usuelle, 4H avec différentiel central verrouillé, et 4L avec réducteur + différentiel central bloqué. En dessous, le précieux bouton commandant le blocage de différentiel arrière. En bref, un arsenal équivalent notamment à celui d’un certain baroudeur dénommé Land Cruiser SW, alias UZJ/HDJ100.

On l’a dit, le Hummer H2 propose d’excellents angles caractéristiques, et nous avons pu passer partout sans frotter, mis à part bien entendu ces marchepieds qui seront à retirer. Les débattement de suspension ne battent pas de records mais se situent dans une honnête moyenne, étant équivalents à ceux d’un HDJ100 justement, donc entre ce que peut offrir un Pajero et un HDJ80 par exemple ! Le blocage de différentiel arrière est là pour cela et veille au grain.

La motricité est excellente, notamment grâce aux BF Goodrich All Terrain montés de série. Bien évidemment ça ne se conduit pas comme un Suzuki mais s’il a assez de place, le Hummer H2 passera très bien. Bien évidemment, vu le poids on hésitera à l’emmener dans de gros dévers ou dans le gras…

3 versions du V8 Vortec fourni par Chevrolet se sont succédées sous le relativement court capot du Hummer H2. Dans tous les cas… Le couple est omniprésent. Ce qui, associé à la boite automatique, offre d’excellentes dispositions pour un franchissement doux et délicat. Marrant de parler de délicatesse avec un pareil monstre, non ? Et pourtant, à l’usage, tout se fait sur un filet de gaz et sans forcer. Même lorsqu’on a oublié de passer la boite courte et de verrouiller le différentiel central !

Autrefois icône-type des gens qui dépensent leur argent sans compter, le Hummer H2 est aujourd’hui disponible contre un budget d’achat raisonnable : la mode dans les beaux quartiers est passée, tandis que les pratiquants 4x4 ne le recherchent pas. Aussi, les exemplaires les plus anciens se trouvent à partir de 20 000 euros. Un tarif correct et équivalent là aussi à celui des UZJ et HDJ100… N’hésitez pas à vous adresser à un spécialiste des véhicules US, comme Import Trader qui a mis à disposition ce très bel exemplaire.

Tout comme le prix, l’entretien est raisonnable lui aussi : la mécanique est simple et éprouvée ! Reste donc seulement la consommation où il ne faut pas attendre de miracle. Au terme d’un parcours varié comprenant de la zone urbaine, nous étions déjà à 21 L/100 avant la cession piste/franchissement.

Le Hummer H2 est à 1000 lieues de l’image que tout un chacun a de lui. A l’usage, il a su nous dévoiler toutes ses qualités. Mis à part sa consommation c’est un très agréable compagnon, tant sur les routes que sur les surfaces que les amateurs de 4x4 affectionnent.

Texte: Manu Bordonado
Photos: Manu Bordonado & Laurent Paternot
Vidéo: Manu Bordonado & Pascal Gourbeyre

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