Le premier Nissan Patrol a vu le jour dans les années 50. Mais ce n'est qu'en 1980 qu'il a pris le format actuel et qu'il a été importé en Europe. En 1989, il reçoit une profonde évolution, et devient du même coup GR, pour Grand Raid. Début 1998, il est refondu et remplacé par celui que l'on connait aujourd'hui. Esthétiquement, on a cherché à conserver le look qui faisait le succès du GR. Tout en étant une évocation de son prédécesseur, il se modernise, s'arrondit, s'adoucit, et le fait qu'il soit encore plus grand que le précédent ne se remarque pas.

A l'intérieur, aucune chance de confondre les deux générations de GR: le tableau de bord est élégant et dans cette version, nous profitons d'attentions comme les panneaux en ronce de noyer, le chargeur CD au tableau de bord, la climatisation électronique, le double airbag, le cuir... une vraie voiture de prestige ! Au niveau habitabilité, comme de tradition, le Patrol GR s'installe parmi les meilleurs, que ce soit en chassis long ou en chassis court. Mais attention dans ce cas, l'accès à l'arrière reste sportif.

Sous le capot, surprise, que dis-je honte et damnation sur les ingénieurs de Nissan ! Depuis 2001, le mélodieux et incassable 6 cylindres en ligne n'existe plus, et est remplacé par un vulgaire 4 cylindres. Un des principaux charmes des Patrol était pourtant cette sonorité qui nous donnait envie d'en rajouter... Bref, passé le deuil et la tête affichée au moment où l'on entend le moteur démarrer à froid, on cherche à en savoir plus. Ce 4 cylindres affiche une cylindrée de 3 litres, une injection directe (enfin !), des caractéristiques qui lui permettent d'afficher une puissance de 158 ch et surtout un couple de 36.1 mkg (sauf sur le chassis court à boite manuelle qui est bridé à 33 mkg). De ce côté là, rien à dire, le valeureux TD6 est facilement oublié.

Sur la route, on reste aux commandes d'un vrai 4x4 pur souche avec 2 essieux rigides. Pas question donc de rivaliser avec ses concurrents à roues indépendantes en matière de confort et de tenue de route. Mais le Patrol GR limite les dégats et reste parmi les meilleurs élèves chez les 4x4 traditionnels. Le moteur commence à se faire oublier. On fait moins attention à la sonorité, pardon, au bruit du moteur, et sa souplesse se fait apprécier. Mais plus puissant, plus coupleux, il a aussi une caisse beaucoup plus lourde à emmener. Du coup, entre ce GR 3.0 VDi et un GR de première génération, la différence n'est pas si grande qu'on pourrait le croire. Le chrono le confirme, c'est même un match nul...

En tout terrain, les capacités du Patrol GR sont reconnues. Bien sur, à cause de son gabarit et de son poids, les limites sont souvent celles du terrain, en franchissement pur, mais l'engin fait preuve d'une agilité étonnante. Le blocage de différentiel fait partie des jokers de l'engin, mais il en a un autre: la barre antiroulis arrière est déconnectable. Cela lui offre des débattements que peu de concurrents peuvent égaler. C'est dans ses conditions que le 3.0 VDi va commencer à nous faire oublier le TD6: le couple est omniprésent, et on peut passer les obstacles sur un filet de gaz, voire même sur le ralenti pour la plupart d'entre eux ! Au final, dans sa catégorie, il est difficile de lui trouver un concurrent qui le suive dans les zones les plus torturées. Attention tout se même aux feux placés dans le bouclier arrière et qui sont en première ligne. Sur piste, le moteur et ses 158 chevaux se distinguent encore, et le GR se montre très à l'aise. Après tout, ce n'est pas pour rien si l'ONU est un si bon client...

Au final, si on attendait peut être plus du 3.0 VDi sur route. Mais sa fiabilité, son habitabilité, ses capacités de franchissement et la qualité de sa présentation en font néanmoins un 4x4 intéressant. Si seulement ils pouvaient nous proposer un TD6 VDi, on serait proche du sans faute...