Le Mitsubishi ASX et son 1.8 DID de 150 chevaux nous avait fait très bonne impression lors de son lancement. Dès lors, peut-on se contenter de sa version ramenée à 115 chevaux ? Nous avons voulu le savoir.

Le Mitsubishi ASX plait, c’est indéniable, et nous avons pu le vérifier au long de notre essai. Mais pour autant, certains n’ont que faire d’un moteur de 150 chevaux. Cela concerne notamment celles et ceux qui ne font que des petits trajets en zone urbaine. Même si un SUV diesel n’est pas le véhicule le plus adapté à cet usage.

Afin de répondre à cette demande, Citroën et Peugeot commercialisent des versions relookées de l'ASX sous les noms de C4 Aircross et de 4008, avec une version 1.6 HDi de 115 chevaux. D’où l’idée de Mitsubishi de commercialiser une version de puissance équivalente, avec au choix 2 ou 4 roues motrices.

Mitsubishi n’utilise pas le 1.6 HDi français pour sa version d’accès, mais son propre 1.8 DID dégonflé à 115 chevaux. Des chiffres un peu pâles, pensez-vous ? Le premier RAV4 D4D ne faisait pas mieux à une époque pas si lointaine, et tout le monde en était content. Vérification à bord.

Esthétiquement, nous n’avons trouvé aucune différence entre les versions 115 et 150 chevaux. Ni à l’extérieur, ni à l’intérieur. Et c’est très bien ainsi ! L'ambiance à bord est agréable, notamment en raison sur notre série limitée Navilight du toit panoramique vitré, qui la nuit s'illumine discrètement de deux rangées de leds oranges. Les matériaux sont robustes, à défaut d'être flatteurs.

Les rangements à l'arrière sont un peu justes, puisqu'on n'y trouve qu'une seule poche aumônière, et aucun vide poche. À L'avant, on dispose de 3 porte-gobelets, dont celui destiné à accueillir le cendrier nomade. Le coffre est suffisant, mais là aussi on aurait apprécié sur cette finition haut de gamme un filet et/ou une prise 12V.

Notre finition Navilight disposait également du GPS. La navigation est agréable (à défaut d'être parfaite) et on ne pestera donc que contre les menus parfois illogiques qu'il propose. Offrant le port USB, un slot micro-SD et Bluetooth audio (permettant d'écouter la musique contenue dans un baladeur ou un téléphone compatible), il propose des graphiques agréables et fluides. Enfin, il affiche les images issues de la caméra de recul, qui fonctionne très bien même lorsque le véhicule est sale et/ou de nuit !

C'est une fois sur la route que le Mitsubishi ASX étalera ses qualités. Pour commencer, les sièges sont agréables et permettent de rouler loin sans fatigue. Ensuite, la suspension souple participe à ce confort général. Enfin, on a apprécié l'insonorisation de l'ASX en marche courante, certes aidé par sa boîte très longue.

Ladite boite longue, bien aidé par l'allonge du 1.8 DiD et par le Stop&go qui coupe le moteur dès qu'il en a l'occasion, permet d'obtenir des consommations très basses. Lors de notre essai du 150 chevaux, nous avions été étonnés par les faibles consommations obtenues, certes dans des conditions favorables. Et nous attendions le 115 chevaux au tournant... Il n'a pas déçu, puisque dans des conditions moins favorables il a amélioré le score de l'époque et donc le record du site, avec notamment un beau 5.7 L sur route. C'est pour nous la plus belle de l'ASX.

Avec 115 chevaux, les performances pures sont suffisantes. Après tout, c'est la puissance que développait les meilleurs SUV il y a seulement quelques années ! Dans la pratique, ça se corse un peu. Le 115 chevaux est bridé par rapport au 150 et ça se sent, car entre deux accélérations, deux tentatives de dépassement par exemple, le moteur n'a pas toujours le même couple, le même répondant, ce qui est TRÈS désagréable dès lors que l'on ne fait pas que des petits trajets. Un défaut à corriger absolument, mais qui doit pouvoir l'être aisément par la voie électronique.

Les performances sont suffisantes, on l'a dit. Et une fois lancé, il suffit de ne plus lever le pied ! C'est tout à fait possible car le Mitsubishi ASX tient très bien la route. Certes, sa suspension souple ne le dispose pas à une conduite sportive, mais même dans ces conditions il s'en tire avec les honneurs.

Il en est de même sur piste roulante, où l'ASX se révèle très agréable, pour son confort déjà évoqué. Mais ce n'est pas tout: l'engin est joueur et, si vous lui demandez comme il faut, il acceptera de faire glisser l'arrière pour mieux passer en virage, contrôle de stabilité coupé. Bien entendu, on ne tentera pas ça sur piste cassante, les pneus n'étant pas conçus pour. Surtout qu'en l'absence de roue de secours on se contente d'un kit de réparation ! On imagine également que la caisse et la suspension n'apprécieraient pas longtemps ce mauvais traitement. En tout cas, on n'a pas essayé !

Le franchissement n'est pas du tout le rayon de l'ASX. Pour cela, achetez plutôt un Duster ! Comme tout diesel récent, le DiD est creux sous 1500 tr/min et il faut jouer de l'embrayage pour ne pas caler. De plus, il n'y a pas de blocage de différentiel central (même lorsque la transmission est sur Lock). C'est dommage, car les angles caractéristiques sont assez bons: notre ASX n'a jamais touché durant notre essai sur piste.

Le tarif du Mitsubishi ASX 1.8 DID 115 chevaux est relativement bien placé. Comprenez par là qu’il est sensiblement moins cher que son demi-frère C4 Aircross HDi 115 ou qu’un Mini Countryman Cooper D. En fait, seuls les Skoda Yeti TDI 110 et Seat Altea Freetrack arrivent à s’aligner, sachant que ce dernier est sensiblement plus gros et plus puissant, mais en toute fin de carrière.

Agréable à vivre, très économique, ne crachant pas sur une balade 4x4 de temps en temps, l'ASX confirme tout le bien que l'on pensait de lui. Notre seul reproche portera donc sur la gestion moteur désagréable qui nous fera préférer le 150 chevaux, lequel pourra en prime bénéficier de la garantie 10 ans !

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Texte: Manu Bordonado
Photos: Régis Laporte